Dans notre merveilleux monde cynophile, il y a deux types de furieux : les organisateurs et les novateurs ! Je vous laisse imaginer qui sont les plus barrés ? Avec ce genre de gaillard, il vaut mieux se préparer à l’inédit, être en forme et ne pas avoir peur de tracer la route… Quand mon téléphone s’est mis à rugir comme la sirène d’un camion de pompier, j’ai compris immédiatement qu’il fallait décamper sur le champ ! Allo, Jean-Mi, nous t’attendons vendredi soir pour un breafing, on compte sur toi « alors bouge ». Juste le temps de vérifier mon matos, de balancer mon sac sur la banquette arrière et voilà que mon Berry adoré s’estompe sous une tempête de grêle. Les monstrueuses intempéries de Mars m’arrachent une question : mais bon sang, comment nomme t-on quelqu’un(e) qui, au lieu de rester tranquillement sous la couette, préfère aller se geler les miches sur un terrain tout un week-end ? Réponse « un cynophile », tandis que cette révélation me glisse un sourire, je pénètre un Saumur illuminé. A la tombée de la nuit, les bords de Loire sont tout simplement magnifiques. Sur ma droite, le fleuve m’invite à prendre mon temps, je flâne et je rêve aux reflets des devantures de restaurants qui ruissellent au fil des flots ! A la vue de cet instant magique, je suis heureux de mon escapade nocturne. Le temps est doux, le vent est calme, la pluie s’est vaporisée en un tapis de brume et me voilà enfin débarrassé de 4 heures de route. Tout en serpentant dans un Château-Gontier endormi, je déchiffre mes instructions à la recherche d’un immense kiosque ! Il est quasi 21 heures, l’édifice majestueux se dresse soudainement devant moi. Au chapiteau teinté de lucioles, ses couleurs de fête foraine m’hypnotisent, quand… Un flash lointain m’indique une voiture. L’endroit désert, ne va plus le rester longtemps, car voici qu’une silhouette familière agite les bras. En une minute trente, l’ombre m’assène une accolade tout en me noyant sous un flot d’explications. A ce moment précis, j’ai rapidement capté que mon séjour, n’allait pas être une promenade de santé.
OPERATION DRAGON
Après, une bonne nuit de repos, nous voici au petit dej en compagnie du premier Team Belge. Les débats vont bon train, malgré le fait d’avoir refait le monde la veille, c’est un nouveau plaisir de bavarder avec un spécialiste de la trempe d’un Eddy « The Dragon » Gilson. L’homme est sage, droit, d’une grande force physique et sans langue de bois. Nous avons apprécié sa constance dans le travail, ses idées rigoureuses et sa foi sur les gens campés en des attitudes nobles et tranchées. Le surnom que lui ont attribué les Frenchis, ne peut que resserrer un lien indélébile entre son mental, ses réflexes et ses théories. Certes, Eddy n’est pas bavard, il n’aime pas se mettre en avant, il faut donc aller le chercher dans ses ultimes retranchements, mais quand 6 mots sont lâchés, ils ont tous une pépite de sens… Les férus d’horoscope asiatique, ainsi que les pratiquants d’arts martiaux n’ont pas besoin d’un dessin. Néanmoins, pour acquitter le sens de mon récit, il me fallait décrire cette précision. Ceci dit, nous voici au club de Château-Gontier, Pascal Vauclin nous accueille « Café et Croissants » à la main. Le sympathique Président, s’est défoncé pour nous rendre le week-end agréable et l’homme fut récompensé par les dieux du ring. En effet, à la surprise générale surgit une éclaircie !
Sur le côté, les apaches s’échauffent, les stands se montent et les poignées de mains circulent. Quel plaisir de revoir les potes, tient puisqu’on en parle voici Jean-Marie « Golden Boy » Verlaeten qui déboule tout sourire en tenant une boule de Malinois dans ses bras. Le jeune fils de Hutch, ne doit pas avoir plus de 3 mois et le bougre est déjà attentif ! Nous profitons de l’accalmie pour échanger les directives, Pascal et Manu nous donnent le menu :
Nous commencerons par le French-Ring avec 4 équipes reconnues. Plus une initiation à la compétition corrigée des 3 niveaux.
Va suivre, une spéciale « Puppy » avec débourrage classique puis sur artifice.
La première tranche d’après midi sera réservée à la Belgique et enfin, la seconde au Free style. Les Français travailleront à la Belge et vice versa.
Pour cela 2 terrains sont à notre disposition. L’officiel, aussi vaste que magnifique abritera les sports Français. Un second plus compact est aménagé d’obstacles, de rideaux de bouteilles, de chambres à air, de feuillus, de cerceaux et d’une multitude de testeurs de courage made in Belgium. Le décor est planté, les scénarios sont écrits, il ne manque plus qu’à saluer les gladiateurs. Bonne pioche, une masse de protagonistes se rapprochent, foulent l’aire de jeu et aussitôt dit, aussitôt fait, le prem’s à déflorer la rencontre se nomme Urgo des Bergers des Douves !
LA FUREUR DE VAINCRE.
Ce jeune Malinois est du cru, il s’entraîne pour l’obtention de l’échelon 2. Après, une série de sauts de bonnes factures, il nous délivre une défense du maître tout aussi carrée. Puis, arrive enfin les chorégraphies et hop, première esquive talentueuse, bâtonnage en règle et réceptivité de cessation. Les 3 Apaches présents sont d’un excellent niveau et d’une éducation cyno sans le moindre reproche. Le travail développé n’en sera que plus apprécié par des Belges qui suivent les péripéties de nos Frenchies sans en perdre une miette. De plus, nous avons la chance d’englober divers échelons : Delphie et Urgo en 2, Akela pour un Brevet National et bien entendu du haut de gamme. Cette alternative se veut primordiale pour une meilleure compréhension Européenne. Je m’explique :
- Les différences (outre la réalisation des exercices) se veulent dans la construction des épreuves. D’abord, le Ring 1 de chez nous est le haut niveau Belge, le Ring 3 étant le petit (attention les Belges ont aussi un Ring 4).
- De plus, un chien belge, dès ses premiers pas en compétition, avale la totalité des exercices. Alors que chez nous, il passe par une défense, une face, puis fuyante – garde au ferme etc… En Belgique, il est directement en phase avec la valise, la face, la recherche, etc… Seuls les points de difficultés évoluent, il faut donc avoir un élève aux taux progressifs et aux nerfs d’acier. Il est important de connaître cette notion, afin de s’approprier « chacune des visions analytiques sur le choix d’un caractère ».
- Dernier point, nous devons expliquer à nos voisins, qu’un French-Team détient également la quasi totalité du programme avant d’accéder (au minimum) à l’échelon 2. Certains ringueurs préconisent même « l’ensemble », histoire d’être convaincus par la compétence d’un athlète.
Ceci fut parfaitement entendu et qui mieux que Mister Tumelaire pour nous démontrer les bases ? L’éleveur des 6 Bourgeois est un méticuleux, il bosse à la française certes, mais ne néglige rien. La preuve en est sur la configuration de son costume. Une sorte d’hybride lui permettant, tout en développant l’essence de « combativité technique » propre à notre discipline, de restituer une prise en gueule cossue et appréciée par nos voisins. Yoan va enchanter les spécialistes par une dextérité peut commune, tout y passe « entrée, barrage, réception, couverture, statique et cessation »… La vache, j’en suis resté bouche bée ! Et pourtant, l’idée que le jeune Malinois sanglé à l’élastique n’entamait que son neuvième mois ne m’avait même pas effleuré. L’épreuve des prises en gueule terminée, l’équipe repart sur une défense du maître pour canaliser et remettre le bien nommé Cruz dans le dressage. Il s’agit d’un athlète très speed, qui dévoile une génétique typiquement belge, cette affirmation se veut responsabilisée par une protection innée (que nous retrouverons en répercussion sur la valise), n’ayons pas peur des mots, l’affrontement sera biblique : L’HA va plonger dessus, le menacer, le soulever, sans que le fauve ne bouge la moindre oreille. Allez hop, cessation, garde au ferme, saisie et changement de jambe automatique « classique, mais efficace »... La caisse, puisque l’on en parle sera du même acabit, hyper actif : Il tourne, aboie, protège vigoureusement et nous applaudirons jusque dans la décision, en bref du super boulot ! N’oublions pas qu’il s’agit d’un changement de terrain, du coup nous terminerons sur une nouvelle série de prises et quelles prises ????
Cette grosse mise en bouche, nous permet de saluer un nouveau client. Il s’agit de Aïpeur à notre ami Amar Laggoune. Particulièrement bien conduit, les sauts sont dévorés (ainsi que les cuissots de notre Manu national hé hé), l’OB digérée et l’on ressent un fort potentiel immédiatement réinvesti dans le mordant. Entrée, vitesse, accompagnement et une vigilance qui ne manque pas d’interpeller les spectateurs. L’ultime réglage avant le grand bain permet une évaluation positive et nous souhaitons bonne chance à cette sympathique équipe.
Nous terminerons la matinée avec 2 beaux gaillards, d’abord un Unik du Jardin de Bambou « époustouflant » ou « survolté« , il va carrément tout démonter ! Ses entrées Mach2, son interprétation de la recherche avec saisie des « 2 pattes avant » durant l’accompagnement m’ont renvoyé directos en 1990 au devant d’un certain Drakkar du Cami de Cathéric ! Et puis, quelle finition, quel maintien dans la teneur des exercices et cela, jusque dans le coup de sifflet brutal d’une arrêtée spectaculaire…
Enfin dernier larron, Barbak des 2 Sabres. Là encore, nous aurons un superbe compromis de talent et de dressage, grâce au binôme sulfurique « Steeve – Damien ». Les 2 apôtres connaissent leur taf et si le fils de S’Léon n’avait pas une morsure goupilienne, nous n’aurions qu’actionné notre attention sur le duo de choc !
LA FUREUR DU DRAGON
Une odeur de barbecue saupoudrée d’humour collégiale embaume le green, les blagues s’échafaudent et nous avons une dynastie Belge en pleins préparatifs. Les spectateurs calfeutrés sous le barnum dégustent leur grillade en profitant de certaines situations plutôt cocasses. Au rayon « déconnage », ce n’est pas un mystère… Les cynos ne sont pas les derniers. Les mecs s’en donnent à cœur joie avant de détendre nos chers puppy’s (quelques chiots de 3 à 5 mois sont présents). Jean-Marie qui nous avait estourbis avec l’un de ses élèves l’an dernier, se propose de toiler nos jeunes et bon sang d’accessoire en repoussé dans les babines : Nous savons pourquoi le surnom de « Golden-Boy » lui va comme une sur- toile !!! Tout ce que touche notre homme se transforme en or, cet alchimiste de l’extrême va nous administrer une leçon de débourrage Old School à en faire twister un hémiplégique. D’une progression millimétrée, il va passer le boudin à la Française, pour assurer sur un manchon « première prise » puis peu à peu, amener le chiot à l’artifice. Naturellement, histoire de nous fustiger le coup de grâce, il repoussera et stabilisera le chiot, afin :
- De nous prouver la combativité dans la poussée.
- De nous démontrer l’un de ses fameux positionnements, pleine gueule.
Ses actions vont se révéler du pur bonheur, de la folie, voire de l’euphorie, car il terminera sa démo en incluant des ustensiles de la mort qui tuent ! A ce petit jeu, nous aurons droit à une étoile de courage, en effet : La petite Comète va justifier un caractère trèèès assumé en jouxtant l’immense rideau de bouteilles. Steeve en bon papa qui se respecte, en prend plein les mirettes et nous avec… C’est sans mollir que nous passons à l’échelle supérieure, 1,2,3, ACTION !
Voici Djaik à Philippe Hernalsteen. Spécialisé en Mondioring, le Team étale un melting-pot de toute beauté : En-avant superbe, absence avec double diversion (dont une au fouet à faire dresser les cheveux d’Eddy Van Houche) en terminaison sur un refus d’appâts, soit comment restituer un exercice en 3. Puis, finition de l’échauffement par un rapport d’objet sur obstacle. Cette fois, c’est parti : Le Malinois traverse le Ring à toute blinde, l’Apache le réceptionne à la Française. Ouille, ça poutre sévère et malgré cette subtile variante, la prise « plein tibia » demeure correcte. Une seconde face sera d’ailleurs orchestrée au crédit de ce jeune Malinois. Remarquez, il valait mieux, car vu ce qui l’attend sur la défense… un zeste de défoulement ne peut guère nuire. L’HA tourne, provoque, frappe les artifices (au bâton) et salut vigoureusement le Maître. Les oreilles dressées, son masqué est prêt à intervenir. Cependant, Eddy Gilson va le maintenir encore quelques temps sous pression, ce qui nous apportera (vous vous en doutez) une méchante bagarre au finish !!! Les spectateurs conquis vont admirer deux attaques successives « au bâton avec traversée de bouée » (nota, le chien prend exactement le même chemin aller-retour) et « aux bras sur obstacle ». Franchement, nous ne pouvions démarrer mieux et tandis que Djaick et Philippe disparaissent, celui qui a déferlé la chronique en 2007, celui dont on a parlé toute cette fin d’année et celui qui a enthousiasmé les spécialistes Français à Vierzon pénètre sur le Ring. D’un aspect flamboyant, d’un corps musculeux et d’une présence hallucinante : Hutch Van de Rockvallei va foutre le feu ! Jean-Marie nous atomise d’un parcours complet : Marche, absence, position, appâts, rapport d’objet avec un baigneur en plastoque qu’il démembrera sauvagement, petit bois et « en-avant » fulgurant avec papattes au grillage svp... On le sait, ce Malinois est plus chaud qu’un brasero, mais no problemo J-M à la caisse pour tenir et le show qui va suivre devrait être interdit au moins de 18 ans. Après une bonne face des abysses, les joyeux drilles entament une défense, je devrai plutôt dire : THE DEFENSE !
C’est sans aucune concession qu’Eddy va déchaîner les enfers à grand coup de bâton, de bidons, de provocations et de passage dans tous les artifices possibles et inimaginables. Voyant que son énergie se distille en pure perte, il saluera poliment le Maître. Puis, faisant le tour du propriètaire (obligatoire pour l’avertissement) Hutch va recevoir une chambre à air de Monster-Truck in your face ! Quelque peu groggy (mais pas surpris pour autant) et où plus d’un cabot se serait sauvéà la course, il va se caler (pas content du tout, du tout) sur l’Apache. J-Marie se verra contraint de rectifier le tir en retravaillant l’agression, une agression conclue par une prise à carboniser le plus frigorifié de nos RCIstes Cherbourgeois !!! Haghhh c’est fort… Certes, sans punching-ball, la fête est moins folle et nous dédicacerons « la garde d’objet » aux fabricants de prothèse.
Passe 1 « classique et profonde », passe 2 « au cerceau et caverneuse », passe 3 « au double cerceau et en intérieur », passe 4 « à main nue et en hurlant », l’ensemble fond de tronche et avec la queuqueue qui remue, mouais « y a pas photo », c’est un MONSIEUR. Va suivre, un fight à la loyale avec fausse dessus, attaques multiples et réception musclée, à sa sortie Hutch ne sera pas applaudi, mais ovationné. Big respect et chapeau bas, comme on dit en France !
LE RETOUR DU DRAGON !
Il est clair que, succéder au phénomène ne va pas être simple et pourtant, la charmante Stéphanie Dehen va nous présenter un véritable bagnard de la frappe thermique. L’ami Dalton (qui doit jouer le lendemain) va pulvériser la toile, ustensile et moral de nos dresseurs français (j’en ai d’ailleurs surpris deux qui se grattaient la tête). Je m’explique : Après une face où Eddy l’aspire en terminant l’action assis sur une chaise de jardin, il récidive « fond de tronche » sur une caisse fabuleuse (même type de passes que pour Hutch) et certain de son courage, il va nous marteler le cortex par une défense absolument grandiose. Jugez plutôt : Toujours, dans une intense provocation et bien évidemment en se servant des aléas du terrain, nous resterons subjugués par l’initiative du Malinois… Celui-ci cale Stéphanie en se couchant et en tournant dans les deux sens, de ce fait sa visibilité est périphérique, son action est continuellement soutenue et fichtre diantre, que c’est beau à voir ! D’exercice pur de dressage en protocole de maîtrise, sa protection sublimée n’a d’égale qu’une décision en prise plongeante, bilan des courses 20/20. La suite développera deux facultés, elle prouvera mes dires et fera le bonheur des spectateurs, « fuyante (eh oui, c’est rare en Belgique, mais ça existe), face aux fouets, au souffleur bizarroïde (soit tenu par l’Apache, soit administré par une tierce personne) et sur obstacle ». Franchement les amis, cette démonstration secoue grave mémé dans l’escalier !!!! Les questions vont fuser de toutes parts et tant bien que mal, nos protagonistes apporteront des réponses. Ce mini break me permet de discuter avec un Eddy toujours aussi calme et serein. Il m’annonce la suite, c’est lui qui va passé SAD de la Vallée des Suessionnes, plus connu sous le nom de MARCO ! J’ai déjà applaudi ce Malinois à maintes reprises et les premiers mots qui me viennent à l’esprit sont :« sacré client »… Au juste, les gars vous savez que vous avez des bons chiens ? Effectivement, ils doivent le savoir, car l’avant dernier provient du même moule : Une mâchoire de caïman sur un corps d’athlète, autant l’avouer, j’ai adoré le dénommé Jack ! Véritable ressort sur patte, de la prise d’objet aux retours au pied, il va tout anéantir. Didier De Becker, le drive brillement et une fois de plus, nous serons ébahis par tant de dynamisme. Ce jeune Malinois va affronter sans aucune inquiétude toutes les difficultés et autres pièges étalés dans l’arène. Mieux encore, d’un allant extraordinaire, il survole littéralement cette rencontre : Face aux taquets, entrées aux forceps et verrouillage de sécurité sont de rigueur. Il va laisser un nombre d’experts dubitatifs, tant son parcours fourmille de bonnes choses. En tous cas, du début à la fin, ça blinde, ça butte, et ça ne s’excuse pas.Le circuit de Titi-Jack fut tout simplement énoooorme et il fallait bien un Carnosaure de cette trempe pour annoncer le prochain, soit l’une des fameuses légendes du plat pays.
Dès son entrée le public est immédiatement séduit, Marco n’a pas un type commun et il affiche immédiatement ses prétentions : D’une violence inouïe, il va d’emblée broyer le radius de son apache, puis lâcher pour mieux se ressaisir afin d’appréhender la suite. Vous l’avez compris, nous sommes à la garde d’objet et ce qui se passe à 5 mètres de moi est hallucinant. Marco vient de se ramasser un sceau d’eau sans broncher, va suivre une armada de prises : En tournant, en arrière, en criant, à l’artifice et même en projection où le fauve ne pourra émerger d’un amas de bouteilles qu’avec fracas et ténacité. Je vous l’accorde, après 250 000 tentatives, il y avait en effet, quelques doigts crispés sur les barrières ! Vont suivre une recherche et quelques bâtons de routine, afin de passer à sa spécialité « la caisse muselée ». Certes, Marco n’est plus tout jeune, cependant il connaît sur le bout du nez, la manière de jouer de la harpe avec tes côtes. Premier passage au cerceau effectué par le kamikaze de service (devinez qui ?). Le Malinois, lui administre « illico presto » un coup de boule à redresser la tour de Pise, mais Jean-Marie ne se démonte pas et repart comme un seul homme avec le réacteur nucléaire et PAN dans les dents,cette fois j’m’en vais te calmer (J-Marie nous expliquera que malgré son plastron, il a du se protéger pour conserver quelques incisives). La réputation du Marcosaure n’est pas usurpée et nous bloquerons sa représentativité par un bouquet final où Eddy le réceptionnera en une face de l’apocalypse pendant que Sir Golden-Boy, lui administre le savon de sa vie ... Ah, les infâmes, ils s’y mettent à plusieurs. Remarquez, vu le gabarit du Kiki, c’est logique ! Un gars sur la touche, laissera échapper un « quel chien, les amis, quel chien » et ma foi, si nous devions mesurer un caractère étalonné sur l’échelle de l’équilibre, il n’a pas vraiment tort. On se décoiffe et on dit merci…
BIG BOSS
Les 2 gros morceaux achevés, nous avons droit à une bonne récréation. Les cynos Frenchis demandent « expressément » la permission de passer leur chien à la Belge. La réponse ne se fera pas attendre, car Eddy se porte immédiatement volontaire. Le prem’s des « trompe la mort » n’est autre que le team Aïpeur/Amar, l’équipe débute par un solide parcours avec face sur obstacle, travail sur artifice (un branchage) et enfin, une méchante traversée du gigantesque rideau de bouteille. Outre les explications de l’Apache, nous sentons un réel plaisir sur cet atelier. Le désir de bien faire va téléporter un engouement quasi irrationnel, ce qui amènera Eddy The Dragon Ball Z à toiler la totalité de nos compétiteurs, dont : Urgo (certes son Maître est un habitué du Campagne), Akela et Barbak qui s’en sortiront au-delà des honneurs ! La clé principale de cette initiation se veut :
- Premièrement, sous le contrôle absolu de l’H-A et ce diable de Belge connaît son boulot.
- Deuxièmement avec son propre matériel, ce qui inclut toile et artifice.
Quelques chiens furent surpris par les « sur toile », celles-ci sont particulièrement dures, elles exigent un mordant stable, pugnace, puissant et profond. A un point tel, que nous pouvons constater l’inverse. Il arrive parfois qu’un Malinois NVBK soit décontenancé par nos costumes Français d’où l’intérêt (ne serait-ce que pour cimenter nos atouts) de ces échanges Européens. A ce petit jeu, nous allons réinvestir le ring officiel où Steeve se fera un devoir d’expliquer la définition exacte du mot « vitesse » !!! Devant une foule bouche bée, il placera quelques esquives de haute volée jusqu’au grand Hutch qui le chargera férocement à la mode ventilateur. Le bougre aura beau l’enclencher tel un vélociraptor affamé : Pas facile d’épingler un mec se déplaçant à la vitesse de la lumière ! L’HA défiera toutes les lois de l’apesanteur en clôturant ce furieux ballet par une face à la masse d’arme avec réception ventrale, soit 1 partout, applaudissement et roulez jeunesse ! Les gars ont mis une ambiance du tonnerre, il n’en fallait pas plus pour déclencher la fête au village. La fée du mordant (qui n’a pourtant pas chômé) continuera à piquer un max de cul : Et vas-y que je toile ton chien et zy-va que je bâtonne le tien. Les gars du club s’en donnent à cœur joie et notre Manu national n’y tenant plus, « revêt » lui aussi l’armure. De mon côté, je reste dubitatif, car je n’avais pas observé un truc pareil depuis des lustres. Il est temps de rassembler le matos, les idées et de demander au possédé en chef son ressenti.
Salut Manu, nous finissons « déjà » la troisième. Qu’est-ce qui t’as motivé cette fois ?
- Bonjour à tous, comment dire… j’avais besoin de me retrouver dans le fameux esprit de ces rencontres. Garder les liens, partager nos méthodes et comparer notre travail. Une fois encore, ça a payé. D’ailleurs, la foule d’explications, notamment sur les exercices en muselière va servir à nos campagnards. Je pense que tu seras d’accord avec moi sur le fait, que les démos en muselière furent fantastiques et je rajouterais que Marco m’a époustouflé.
OK pour les Démos, mais aussi du Ring, du mordant, des échanges, de l’initiation, du costume à gogo, du débourrage, des ateliers spécifiques, des remises de prix, etc… Jusqu’où veux-tu aller ?
- Sans oublier la sécurité civile qui nous a offert de belles interventions et nos amis les Pompiers.
Et puis soudain, tout est parti en LIVE ?
- (Rires), c’est de la faute des Belges, c’est eux qui ont commencé. Ils ont mis tellement de passion à faire mordre nos chiens, que l’on s’est senti redevable, donc la folie a rapidement gagné l’édifice. Steeve a passé Hutch, Météor (du Parc aux Acacias un sacré lascar), puis plein d’autres.
Oui, d’un seul coup, c’est à peine explicable ?
- Pascal (Vauclin) s’y est mis, Eddy (VanHouche) a passé sa Malinoise qui, je le signale, est une descendante du fameux Loebass et même Véro (Véronique Gilbert) a enfilé le costume. Les gens se sont amusés, ont pris du plaisir et surtout, de nombreux cynophiles Français ont pu approcher une autre idéologie. Le Ring Belge fut étudié avec énormément de sérieux et je rajouterais même, encore plus précisément qu’à Vierzon. J’en suis fier et heureux !
Tu peux. Néanmoins, tu n’es plus en rodage. Quel est ton but initial aujourd’hui ?
- En prem’s, j’aimerais ramener des gens sur les terrains (rires). Non, sérieusement, nous avons de moins en moins de personnes, cela devient vraiment inquiétant. De mon côté, je ne vais pas me plaindre, mais bon… En France, sortis de la saison, personne ne fait l’effort de braver des Km pour débattre, manger ensemble ou simplement venir aux manifestations canines. Soyons fraternels bon sang ! Si tu ne t’enrichis pas des autres, comment veux-tu élaborer la bonne santé de ton cheptel. Actuellement, je sens une crise, ne nous voilons pas la face, où sont nos anciens, nos HA et tendons-nous vraiment la main à la nouvelle génération ? Et pourtant, ce ne sont pas les bons exemples qui manquent, regarde aujourd’hui avec les Steeve, Damien, etc… Ils se sont défoncés, ils sont brillants, alors qu’attendons-nous pour repartir comme avant ?
Peut-être plus de communication ?
- Oui, c’est certain. Pourtant avec les forums, les réunions, les finales ou autres, nous avons des atouts.
Les forums parlons-en justement ?
- Je pense que c’est un outil, voire une avancée considérable. Cependant, quand tu lis certains posts, tu as parfois très peur, car à part critiquer, certains n’amènent rien de positif. Ils n’ont pas compris, qu’un forum sert à l’ouverture et au dialogue. Défendre ta passion, car la cyno est avant tout une passion et l’utilisation en est son cœur. Malheureusement, tu as des gens qui dénigrent une rencontre ou pire un chien, sans même avoir été sur place, quel dommage ? En ce qui me concerne, mon but est exclusivement tourné vers une réunification et stop au blabla. A l’heure actuelle, nous devons tous faire bloc devant les politiques et montrer un côté positivement utilitaire sur la conception de nos programmes.
D’ailleurs tu as mouillé le maillot ?
- T’as vu ça, (rires). Il a fallu s’y coller et crois moi, je ne suis pas prêt de l’oublier. Je pense même en garder un souvenir impérissable… Hutch par exemple, c’est clair que Steeve m’en avait touché juste 2 mots « entrée et serrage », je confirme par : Ouille, c’est énorme ! je dirais même que c’est un privilège de toiler un tel chien. Puis, il y a eu celui de Amar, qui dans un autre style, est excellent. Ce qui fait, dans la même journée 2 types différents à toiler et c’est vraiment super. J’invite au max d’HA à plancher le concept.
On t’as vu flexible sur la fausse ?
- Tu veux dire, sur la fausse de Hutch (éclat de rires)? Non, j’ai juste serré les fesses, car Jean-Marie l’arrête à la dernière seconde. Les gens ont même cru qu’il allait m’exploser !
Puisque le mot est lâché, les gens sont venus ?
- On peut toujours faire mieux, mais je privilégie le qualitatif au quantitatif. Je ne sais pas si c’est représentatif de la population, mais j’ai salué des gars de Paris, du Centre, des Bretons et même des curieux (car non cynophiles). Nous avons eu la presse, le Maire, oui je pense qu’en cette saison, nous avons eu de la chance et puis le club est sensationnel.
Et dans l’organisation toujours tes killers ?
- Yes, mon équipe habituelle, 24 sur 24 dans les starting-blocks, un mois de prépa avec tout le monde à fond ! Véro « Blue Angel » de la Société Anjou Distribution Canine, Fred de Malimaniac. Je profite de l’occas pour remercier la municipalité de Château-Gontier (super accueil et logistique parfaite), Benoît de la Société Tallac équipement, Mr Kullik pour la Société ECS, Flatazor, Muzoo et bien sûr Chienplus qui nous épaule à chaque fois.
De plus tous les potes étaient là ?
- Oui, Steph, Sandrine, Pierrette, Marie, Bernard, Didier, J-Marie, Philippe, Yoan, Amar, Pascal + nos acteurs et nos HA. Je pense à un en particulier : Halo Steeve, ça te dirais de toiler quelques chiens ? « Sans problème, j’amène un ami et j’arrive ». Certes, ce sont des purs et durs, mais quand même, tu es forcément touché. D’ailleurs, c’est le garçon qui explique ses techniques de prises aux bras sur le site de Fabrice (Basnier, S’Léon-Passion chien).
Et les Belges ?
- Jean-Marie, avec lui c’est clair : Banzaï ! Toujours partant et il faut bien reconnaître que c’est un sacré bonhomme. Chez nous, il est très apprécié, imagine qu’il y a des gens qui ont fait un max de km rien que pour le voir. De plus, c’est un convaincu. Quant à Eddy, je pense que ceux qui ne le connaissaient pas et bien maintenant, l’erreur est réparée (rires). Au-delà du sportif, il y a le dresseur hors norme, l’HA hors pair et j’ose à peine te révéler le nombre de Km ingurgité en très peu de temps. Tout simplement, parce qu’il jouait le lendemain, ça dénote le mental du gaillard. De plus, ce garçon est d’une correction et d’une humilité extraordinaire, il a mis le costume sur tous nos chiens en expliquant calmement et clairement les choses, la classe, point barre.
J’ai entendu dire que tu souhaitais développer le concept, à 2 rencontres annuels ?
- En effet, j’aimerais beaucoup avec la variante suivante. La première chez nous et la seconde en Belgique. Non pas innover dans l’entente Franco-Belge, mais juste la consolider, comme je l’ai déjà expliqué, nous devons être unis sur un plan européen. Tout le monde doit s’y mettre, les canines régionales doivent cautionner ce genre d’événement, offrir des journées initiatiques aux sports canins et démontrer les choses. Par exemple, tu vois Marco en action et dans la soirée se promener en laisse tenue par des enfants. C’est exactement, ce qui s’est passé aujourd’hui et de nombreuses personnes, dont Monsieur le Maire, étaient présentes. Si nous savons montrer à nos politiques le bon sens de nos disciplines, nous aurons gagné en crédibilité. De ce fait, nos sports seront compris, c’est un art séculaire au même titre que les autres, il faut juste l’appréhender sous un beau visage. Quoi de mieux qu’un bon repas, une troupe de passionnés et des novices qui se greffent autour du noyau dur… Voilà le but !
Enfin ton bilan ?
- Heureux vraiment, les gens sont venus en famille. Les cynos ont pu converser durant presque 48 heures (la nuit fut courte) en bonne intelligence. Les pompiers, qui spécialistes en décombres quand même, ne sont pas revenus du travail belge et surtout des gars qui commençaient à perdre la foi se sentent prêts à repartir. Dernier point et pas des moindres, nous étions à Château-Gonthier, le pays des mecs en or. Je tenais à ce 3ème volet et ça a fonctionné, merci à tous.
Comme le dit si bien Manu Cid, la trilogie s’achève. Mais… une rumeur circule sur le fait qu’une prochaine rencontre devrait avoir lieu. Je suis donc aux aguets et je ne manquerai pas de vous tenir au courant ! Sur-ce, je vous quitte, en dédiant ce reportage à mon ami Frédéric qui a perdu récemment son alter ego.
Il s’appelait Iro des 2 Sabres, nous l’aimions tous, salut champion…