<%@LANGUAGE="JAVASCRIPT" CODEPAGE="1252"%> Entretien avec un empire :: CHATEAU-GONTIER IS BACK !
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her(e )s ami(e )s, bonjour et bienvenue dans l’ultime retranchement d’une aventure qui n’ayons pas peur des mots : laissera des traces. Effectivement, le dernier épisode de cette trilogie culminait au-delà de toutes espérances et pourtant ! En fin de soirée de ce 23 mars 07, je prenais conscience d’une info capitale, il fallait au duo magique " Manu Cid – Pascal Vauclin " une décisive confrontation, afin de régler définitivement la continuité de cette initiative… Initiative qui, comme chacun sait remonte en 1980. Véritable époque bénie, chérie et d’une perspicacité redoutable, les premières rencontres internationales se déroulaient à Tournai. La Belgique toujours très friande de sport et d’utilisation, allait proposer un rendez-vous aujourd’hui devenu CULTE ! En effet, tour à tour se déployaient devant nos yeux ébahis des démonstrations époustouflantes avec les Suisses et leurs garde d’objets diaboliques, les Belges avec leurs Malinois aux gueules d’acier, les techniciens Allemands, les gladiateurs Hollandais et naturellement une équipe de France au top niveau. Ainsi, cramponnés aux barricades, nous pouvions contempler : Maîtres et gardiens du temple aux prouesses hallucinantes. Ce genre de " récréation " avait, outre un aspect ludique de fortification Européenne (et par la suite Mondiale), le pouvoir d’intégrer de nouvelles valeurs ataviques dans un cheptel en pleine effervescence ! Les personnalités présentes découvraient de nombreux programmes, de nouvelles méthodes et en cadeau, d’inhabituels prodiges. Dont UN, scellant au fer rouge les droit d’auteurs d’une cynophilie chevaleresque.

Nous sommes au début des années 80, le jeune Micky pénètre dans l’enceinte, il est de source sûre " un futur grand " ! En tout cas, sa démarche est fière, sa présence est hallucinante et… Il va livrer la totalité d’un circuit, que nous n’étions pas prêts d’oublier. Sur la touche, on entendait des chuchotements " t’as vu son allure ", " t’as vu son coup d’œil ", " ses réflexes " et bon sang " t’as vu cette prise ". Une prise qu’il incorporera, pour le plus grand bonheur " des mordus du mordant " dans sa lignée. Chers amis, beaucoup en parle, mais peu l’ont vu. Le penseur Ralph Emerson a dit "L'idéal de la vie n'est pas l'espoir de devenir parfait, c'est la volonté d'être toujours meilleur". Une citation hautement cultivée sur Chienplus, désormais tous les ESPOIRS sont permis : c’est ici et tout de suite…

MICKY dit ESPOIR du Boscaille

près avoir tiré une larmichette au plus taciturne de nos anciens et rendu le sourire aux jeunes adeptes. Je plaide coupable votre honneur, j’ai en rédigeant ce reportage, également utilisé une caisse de kleenex. Oui, 100 fois oui ce cabot est : En un mot " Gigantesque " ! Voilà, ce qu’étaient les " amicales ", une bonne grosse baffe dans la tronche et si ça réveillait les âmes, ça pouvait calciner les cerveaux. C’est vrai que tu reprenais la route " déchiré ", mais il y avait toujours du dialogue dans la bagnole. La frénésie prenait le pas sur la fatigue et c’est sans mollir que nos partisans de la castagne concluaient un pacte scellé dans l’enfer de l’asphalte " l’année prochaine, j’y retourne ". C’est dans cette constance, que dis-je, dans cet esprit que la grand-messe de Tournai s’évertuera chaque année à nous administrer une piqûre de rappel. A force de côtoyer l’élite, les experts cynophiles n’hésitaient plus à s’essayer dans une autre discipline, ce qui proposa un rendu encore plus explosif ! Les barrières vont disparaître, les questions vont pleuvoir, car bien entendu : Nul ne savait où nos valeureux précurseurs voulaient aller ? Sans doute à la limite de l’imaginable, voire de l’insurmontable et pourquoi pas dans l’initialisation d’un programme commun ? Ce fut chose entendue dès 1987 avec désormais notre pèlerinage annuel étendu au niveau compétitif, ouille… Qu’en devenait-il de l’aspect fraternel ? Des échanges ? De la connivence ? Et du respect mutuel ? Ces grandes nations allaient-elles sacrifier leur discipline nationale au profit d’une réalisation Mondiale ? Non, bien sûr que non. Les dynasties vont parler, les puristes resteront puristes et la création du Mondioring se fera sans sacrifice. Après des hauts et quelques bas, une poignée de braves tenteront de remettre les aventures de jadis " au goût du jour ". Pour cela, il fallait des dingues et en cyno, ce n’est pas ce qui manque…

CHATEAU GONTIER IS BACK !

Tapis dans l’ombre, je surprenais donc, une nouvelle missive émanant de nos têtes pensantes. Pascal et Manu m’annonçaient en cœur qu’il y aurait effectivement un 4ème épisode avant de cimenter définitivement le socle Franco-Belge. Qu’en est-il vraiment ?
 - Manu Cid) C’est vrai, j’ai demandé un coup de main à une nouvelle délégation Belge. Pour cela, nous devons absolument nous rencontrer et réinvestir le cadre d’une démonstration. Mike Fransen et Joâo Lopes ont répondu oui immédiatement. L’accord officiel entériné, je n’ai eu que peu de temps pour programmer l’événement… Heureusement que Pascal était là.
Il te fallait donc, un essai supplémentaire ?
 - Absolument, car l’an prochain nous allons tabler sur la belle saison, ce qui n’est pas évident au vu des calendriers. Néanmoins, j’ai pris des contacts et nous allons monter d’un cran dans la logistique.
C'est-à-dire ?
 - Le concept sera identique : Tablée sur une journée, voire 2, mais avec une succession de variantes. J’avais tenté l’approche à Vierzon et ce fut excellent. Mon but est de recommencer en alternant sport et utilitaire. Ce déploiement ira du Ring au Freestyle, jusqu’à l’OB rythmée en passant par le dressage tout type et pourquoi pas… sur troupeau, mais attention : L’axe principale demeure toujours l’entretien de l’entente Franco-Belge.
Tu as une idée pour son développement futur ?

J’en ai plusieurs, pas toujours évidentes d’ailleurs. Un stade, un complexe ou un endroit stratégique. L’idéal reste l’intégration d’une rencontre dans un grand événement comme une régionale d’élevage ou une expo. Le public est au rendez-vous et nous trouvons " une masse cynophile " de tous bords. De ce fait, il y a un mélange et les débats s’engagent rapidement. Pour peu que les équipes soient vraiment en forme, le concept déborde vite dans la folie (rires). De plus, si les gens suivent, ce type de rencontre peut rester gravé à jamais. J’entends encore aujourd’hui des cynos proclamer : A Tournai, j’y étais !

C’est le cas de Pascal ?

Oui et d’autres qui ne sont pas prêts d’oublier un truc pareil. Voilà pourquoi, il faut bien penser le concept afin, qu’il profite à tous. J’ai donc besoin d’une quatrième tentative avant d’instaurer une rencontre annuelle.

C’est sur cette info, que j’attendais le verdict. J’avoue que les noms de Mike, Jean-Marie associé à la famille Lopes m’enchantaient au plus haut point. La valeur de ces personnalités n’est plus à faire et pour qui se rend régulièrement en Belgique : Nous savons qu’un show est obligatoirement au rendez-vous ! Mais rassurez-vous, mon agonie fut de courte durée " Allo J-Mi, l’affaire est réglée, nous t’attendons le plus vite possible "… Ce n’est pas le genre de défi qu’il faut me lancer et hop, me revoilà serpentant en vallée troglodyte. Arrivé à 9 heures du mat, les Belges sont déjà en repérage et les Frenchy’s à l’échauffement.

Les poignées de paluches se serrent à la calamar et un bonheur n’arrivant jamais seul, Manu m’annonce THE Scoop : Mr Bernard Bouchez viendrait nous présenter son nouveau Malinois ! Un jeune parait-il fort prometteur… Ayant (moi aussi) subi une Voltairisation neuronale dans ma prime jeunesse, c’est avec la patience d’un môme au pied du sapin d’André Noël que je piaffe sur l’événement ! Fort heureusement, mon calvaire sera épisodique, car Urgo des Bergers des Douves ouvre le bal et sans torgnole, la fête est moins folle… Voici les forcenés de la prise réactive, j’ai nommé :

Steeve, Damien et Yoann aux taquets. Ils ne seront pas trop de 3 pour toiler l’essentiel du Team Castrogontérien et chez Castro " y a tout ce qui faut ".

ls sont venus, ils sont tous là de Barbak à Akela. Les démos se multiplient et l’édifice se voit illico presto envahie. Quel plaisir de voir autant d’HA, ce n’est pas si souvent et nos 3 gentlemans guerroient à tour de bras (et de jambes) une bonne dizaine d’athlètes Français. Le petit nouveau Yoann ne retient pas ses efforts en proposant d’excellentes actions coupées de belles attitudes. On sent un profond respect du travail (dans l’accomplissement maximum de l’exercice) chez ce garçon et les bâtons, garde au ferme et autre escorte ont un sens véritablement pointu ! C’est parfait, car les 2 compères " Damien et Steeve " sont en très grande forme, le ballet déployé est un pur régal. Jusqu’à Pascal, qui nous démontrera les bien faits d’une recherche avec Papy, son Malinois joue chez les vétérans, mais quand on possède Moooosieur H du Clos des Crocs Blancs en géniteur direct : On reste vigoureux pendant 200 ans. La levée de rideau achevée, Mr Bouchez et son équipe font irruption. Toujours discret, nous discutons de choses et d’autres devant un bon kawa. Il vient de récupérer un Malinois de 11 mois, il s’appelle Craps et fut produit par Fabrice Basnier. Aussitôt dit, aussitôt fait, le Team entre en piste : Pour amasser un max de gnons, nous aurons le privilège d’ovationner un HA interplanétairement reconnu Mister Y Chanu ! Vêtu d’un costume hybride, Yann s’échauffe gentiment, pendant que le binôme peaufine quelques ordres.

Les séances d’assouplissement finies, nous enclenchons la seconde. Double face aux plots, c’est chaud ! Entrée, puissance, réaction aux petit oignons ! Cessations, éjections, retours au pied à la Bernard Bouchez ! Les spectateurs suivent de très près, les aventures des Nazairiens et c’est sur le cul, que nous assistons à un transport de toute beauté. Après 2 sorties aux forceps, Craps emboîte la guibole du Yanou, pour la relâcher qu’à 500 mètres plus loin. Evidemment dans ce type de constat (les 2 pattes autour de ta jambe et la cantine collée sur ta cuisse), c’est super facile d’estimer une fuite ??? L’HA va habilement travailler l’élève pour accentuer cette qualité sans la réduire à une seule possibilité au cas où, et là : On dit chapeau mon gars. En ce milieu de matinée, nous en avons déjà pris pour notre grade, pourtant " Défense en plaqué – scotché " évidemment dans les 2 sens, " Garde d’objet au stétoscope ", " Re-double face en placement "… Mais avec Bernard, c’est le panard, décontraction, bonheur et réalisme. On ne pouvait se quitter comme ça, sans que le Team nous la joue Hold School. Pour cela, qui y a-t-il de mieux qu’une excursion sur le green Belge ? Le vieil adage de l’Ouest : Y a du barrage dans les parages, s’applique ici puissance 10 avec la preuve en image. Craps s’engouffre dans les artifices sans bouger la moindre oreille. Néanmoins, son Apache le titille à la Française, car il n’est pas question de se relâcher. Que dire devant ce monument de bonheur ? A St Nazaire y a pas de galère, il n’y a que des bateaux et aussi des barques, qui nous embarquent au firmament d’un flot cynophilement blotti dans les mains de dresseurs engagés, attentionnés et protecteurs, des vrais quoi ! Sur ses bonnes paroles, j’ai juste le temps de recharger les batteries avant de passer au plan B comme :

Quand on tient 2 spécialistes de la trempe de Mme Loots et de Mr Fransen. La moindre des politesses est de leur poser 30 000 questions. Autant vous prévenir, c’est sans filet que je m’aventure dans une interview Franconéerlanglaise.

Mike bonjour, je profite de la pause déjeuner pour t’entretenir sur divers points et s’il en est encore nécessaire de te présenter au public Français. Au juste, cela fait combien de temps que l’on ne s’est vu ?

onjour J-Mi, bonjour à tous. Oui ça nous rajeunit pas (rires), je réfléchis et j’annonce 10 ans. Si ma mémoire est bonne : C’était à Hoboken pour Dance with Malinois, très beau souvenir par ailleurs.

Exact, je me rappelle qu’à l’époque nous allions souvent en Belgique et par la suite, nous avons eu la chance de vous recevoir ?

- En effet, j’ai eu le plaisir d’applaudir les concurrents d’une finale French-Ring sous l’égide de Monsieur Lelevier, que j’ai la chance de compter parmi mes amis.

C’est d’ailleurs grâce à lui que nous nous sommes rencontrés, il y a hum… bien longtemps et tu n’as pas vieilli ?

Non pas dans le cœur et pas dans le chien (rires), je suis en bonne forme physique, je te remercie. (A cet instant Martine qui est parfaitement francophone, nous rejoint. Un big merci, car elle m’a permis d’être plus précis dans ma retranscription).

Martine Bonjour et merci pour votre aide, nous étions sur un sujet épineux " la forme de Mike ", car pour moi il restera l’Apache d’une époque ?

Martine) Oui, il porte toujours le costume avec aisance et vous en verrez une franche démonstration cet après midi.

Tu portes toujours la toile pour les concours ?

Mike) En fait, cela fait 2 années que je n’ai pas usé de costume en compétition, néanmoins ma dernière prestation à Lier fut marquante. Un concours fantastique, formidablement bien organisé avec beaucoup de variances, énormément de spectateurs et d’excellents chiens.

Tu es tombé dans la marmite très jeune et donc le costume fut pour toi obligatoire ?

J’ai commencé à 17 ans et j’ai aujourd’hui 35 ans. J’aime tellement ce travail qu’effectivement j’ai passé la moitié de ma vie dans le costume (rires)…

Il est vrai que vous êtes cynophiles de père en fils, en Belgique le Malinois est une religion ?

Mon père concourait en 73 à Deurne, c’est d’ailleurs mon Club actuel. J’ai voulu conserver cette tradition et je suis très fier de cela.

J’ai remarqué aux cours de mes voyages, que vous êtes attaché à votre patrimoine. Souvent, dans les clubs il y a des photos de personnalités et de Malinois célèbres. Sur ce sujet, toi qui en as passé tant et tant, lesquels t’ont marqué ?

Le premier est celui de mon père Q’Rocky, il m’a permis de découvrir le sport. C’était un chien fort, il avait remporté le Championnat 82 et 2 fois celui de Province. Mais, il est vrai que nous en avons beaucoup, je citerais  Zodt, A’Tim, Tom, Snap, Urpauwer et j’en oublie sûrement…

 

Tu as un sacré Malinois en ce moment ?

Oui Taro, il est pour l’instant actif dans la catégorie 2, c’est un fils de Zodt et je vois en lui beaucoup de similitudes avec Zodt. Ce qui est un avantage, car je me suis souvent entraîné avec Bart (il s’agit d’un des meilleurs dresseurs au monde Bart Bellon) quand Zodt était jeune, donc cela m’a apporté un avantage conséquent.

Tu avais entraîné son autre Malinois ?

Tu parles de Black-monster ? (rires)… J’arrivais juste à l’époque et Bart m’avait enseigné avec l’aide de Flup (Flup fut Champion en 1992, il était réputé impitoyable et particulièrement violent dans ses confrontations) à toiler correctement à la méthode NVBK. Cela signifie de " supporter " le chien pendant le training et aussi travailler pour le concours. L’ensemble combiné te permet de progresser rapidement, mais il faut d’abord s’impliquer dans un système pour comprendre le chien. Je me suis également entraîné avec F Dams et Urpauwer (Champion 1995), ce qui m’a permis de découvrir une autre méthode. Celle-ci radicalement différente m’a ouvert d’autres horizons dans la pratique sportive de la prise.

 

De la prise en gueule ?

Tout à fait et je compare souvent cette pratique à celle d’un sparing partner, c’est très important, car l’Homme d’Attaque contribue énormément à la qualité de prise. Bien que la génétique soit prépondérante, la connaissance de l’HA dans ce contexte favorise et entretient cet atout. On peut dire que : Par un travail soigné et approprié, il en devient le révélateur…

Tu vas le mettre en pratique tout à l’heure ?

Absolument, j’ai concocté quelques exercices qui mettront en avant " l’efficacité " d’une belle prise. Pour cela, j’ai sollicité plusieurs amis et donc plusieurs chiens allant de 15 mois au plus chevronné. Les spectateurs découvriront ainsi une progression " dans l’échelon ", " dans les variances " et " dans les difficultés ". J’espère démontrer par le biais d’exercices précis une rigueur dans l’aboutissement de la note.

Tu as privilégié le mordant pour aujourd’hui ?

En quelques sortes oui, il y aura des attaques très rapides et bien viriles (rires), mais aussi des subtilités d’obéissance et de sauts.

On reste sur un parcours classique donc ?

Classique et surtout compréhensif. L’aspect traditionnel vous fera voyager sur les 3 échelons en gardant le suspens, mais aussi la découverte du programme NVBK.

C’est une bonne chose, car l’aspect réglementaire des différentes fédérations Belges ne sont pas encore bien intégrés en France. Tu penses qu’un jour, il y aura une réunification ?

Je ne sais pas, une chose est certaine beaucoup de cynos veulent jouer en Ring Belge et pour l’instant le NVBK se trouve au TOP. En ce qui me concerne, la bonne santé du Malinois me remplit de joie (je le coupe net)…

Et de votre travail ?
 - Bien sûr, l’un ne va pas sans l’autre. Si ton programme est fort, ton chien est obligatoirement fort, c’est logique.
Comment tu expliques cet engouement pour le NVBK ?

Cette fédération montre un excellent travail et une croissance. Chez nous, il y a des concours avec 20 chiens inscrits, de plus tu ne joues pas contre les mêmes et si tu rajoutes à cela un profond respect des 3 niveaux, la plupart des pratiquants se retrouvent dans cette philosophie.

En sachant, que chaque échelon dispose d’un travail complet " arrêtée et caisse muselée " comprise ?

On débute sur la totalité, ce qui permet une évaluation. Puis " la variance " de l’artifice dans sa virulence par exemple, nous amène à un degré supérieur. Par ce biais, le chien est confronté systématiquement à l’inédit. En fait, ça change toujours pour lui et l’évolution révélera au-delà du caractère du chien, l’aboutissement d’un travail d’équipe.

Tu sais comment l’on échelonne en France ?
 - Oui, j’ai compris votre travail, mais je pense qu’il faut approfondir l’ensemble des exercices. Ne serait-ce que pour sélectionner un jeune et bon chien. Chez nous, la garde d’objet est importante pour identifier un " protecteur ", il est confronté immédiatement à un HA en concours et dès son plus jeune âge. J’ai vu des Ringueurs Français travailler la totalité des exercices avant la terminaison du concours, c’est une bonne chose je pense.
Ce qui nous renvoie à la notion de l’élevage et là, je suis particulièrement heureux, car en connaissance de cause, je sais Martine très calée sur le sujet. Alors, est-ce que vous sélectionnez sur tous les principes fondamentaux, ce qui inclut le passage de l’artifice ?

Martine) Déjà nous sélectionnons que les meilleurs athlètes, c'est-à-dire ceux qui savent tout faire et si possible avec panache. Après, il est clair que beaucoup de variantes entrent en jeux. Exemple, pour nous, il n’est pas nécessaire de dresser les femelles.

OK, voilà un dossier qui me passionne. Commençons par les Lices ?

Martine) C’est simple, elles doivent être très confiantes et de bonne lignée. Toute chienne peureuse ou sensible est écartée. Pour les mâles, c’est plus compliqué. Déjà, les titres sont secondaires, le concours par lui-même est fait pour prouver qu’un chien de haut niveau est capable de tout maîtriser. A cela, s’ajoute " la qualité " de ses entraînements, voilà un facteur obligatoire qui nous permet de vérifier s’il est capable de tenir sous une constante pression et de restituer son travail avec plaisir. Cette notion d’entraînement est pour nous, vraiment importante.

Ceci est d’un terme global, passons à la prise ?

Martine et Mike en cœur) C’est aussi important, car si la prise n’est pas parfaite, les points s’envolent !  Un chien qui ne mord qu’à 22 (la prise est donc noté sur 25 points) est trop juste, il doit dès son plus jeune âge mordre au maxi, car avec la pression il risque de redescendre. Il est évident que ce critère est une base de sélection, de même que la confiance sur l’artifice est primordiale. En fait, il s’agit d’une sélection globale " en bloc ", nous ne pouvons guère entrevoir une défaillance… Mike) Notre programme est trop difficile pour négliger un paramètre. Il nous faut absolument un chien hyper complet, soit : Sauter avec passion, Chercher avec discernement, Obéir dans la gaîté, frapper avec vigueur et saisir avec force. Sans oublier " l’ensemble " retranscrit avec plaisir, s’il n’a pas de plaisir… Comment dire ? (il réfléchit longuement), la restitution de son travail sera gâché par un manque d’application. En fait, il faut que tous ses éléments s’emboîtent avec en plus, la joie d’apprendre et de bien faire…

C’est ce que j’avais (il y a fort longtemps) remarqué, " vous ne laissez rien au hasard " et si je te demande une analyse sélective sur une face artifice, disons lors d’un concours ?

Martine) C’est ce que je t’expliquais tout à l’heure, tu ne peux rien affirmer sur une action, il faut connaître le chien au-delà. Par contre, si le chien est vraiment bon, tu peux te pencher sur son cas. Les concours sont une source de découverte…

Et toi Mike, que dit l’Homme d’Attaque sur une face ?

D’un point de vue analytique, je note sa tenue au départ, sa vitesse avec évidemment le franchissement de l’artifice lié à sa puissance de frappe. J’insiste sur le fait que sa vitesse ne doit jamais décélérer. S’il freine cela va me gêner, j’aime que l’action soit sincère. (Martine reprend la parole), absolument, cette forme de détermination est très révélatrice. Le chien doit tout oublier, son seul but est de saisir l’HA. Nous prenons énormément de dispositions dans l’organisation de nos concours, afin que le chien soit toujours en sécurité devant les ustensiles, dans son environnement et bien sûr dans ses placements. De ce fait " tout danger " est écarté, nous pouvons l’apprécier à sa juste valeur !

Alors, si j’ai bien compris, vous resserrez votre sélection sur la connaissance approfondie d’un étalon. Malgré tout, il n’y a pas un exercice légèrement plus déclencheur qu’un autre ?

Mike) Pour moi, la garde d’objet est l’exercice Roi (rires)… Parce que le chien est seul, livré à lui-même. De plus, il doit garder systématiquement un objet différent et il ne sait jamais à quoi il va être confronté. Comme l’explique Martine, nous voyons clair sur l’entraînement. Cet exercice ne lui laisse guère de choix, car il doit être immédiatement opérationnel. Après, nous analyserons ce qu’il réceptionnera sur le concours " sa vitesse, sa détermination et son charisme refléteront invariablement sa stabilité ". Plus il sera stable, plus nous pourrons le corriger afin d’améliorer son potentiel d’étude. Pour faire court, un chien qui panique sur une action ou une correction va me poser de sérieux problèmes. Comment fera t-il pour s’acclimater sur toutes les variances ?

Et au niveau de la réactivité, ne pensez-vous pas que la prise et la vigilance soient liées ?

Martine) Je pense que tout est lié dans l’amour du travail.

Mike) Oui, mais cela peut dépendre aussi de ta manière d’entraîner. Il y a des Maîtres qui demandent une grosse pression dans le transport (conduite de recherche), ce qui gomme parfois une réaction fulgurante.

Martine) Il doit surtout être déterminé, il doit fixer coûte que coûte l’HA réagir et à l’ordre : Lâcher !  Bien souvent " génétiquement ", c’est la nature du chien qui ressort.

La nature, puisque le mot est lancé. Parlons des actions en muselière ?

Mike) C’est pour moi encore un thème de sélection d’une importance capitale. Il ne faut en aucun cas minimiser cet exercice. Nous avons eu, il y a quelques années, une baisse dans la qualité des frappes, fort heureusement récupérée depuis. Aujourd’hui, il y a d’excellentes caisses muselées et j’en suis très heureux.

 

Quel était le problème ?

Sans doute, parce que de nombreux éleveurs ont préféré utiliser en saillie des étalons avec plus de disponibilité au dressage. Néanmoins, l’influx dans la frappe est tout aussi importante, pour moi " la caisse muselée " est un exercice clé dans la configuration d’un bon cheptel

Hormis les militaires, nous n’avons plus beaucoup d’approche muselée en France ?

Mike) Oh… Je ne savais pas. Martine) C’est dommage, car si tu travailles un bon chien en muselière, tu lui prends une grosse part de son pouvoir !

Mike) Malgré tout, il doit quand même protéger son objet. Alors, il faut lui apprendre c’est certain, mais la vérité est dans le chien…

Génétiquement tu veux dire ?

Martine) Oui avec de solides entraînements tu peux fixer un travail, mais tu ne fixeras jamais tout. Ce paramètre doit être génétique et réciproquement, tu dois avoir un entraînement très rigoureux pour lui permettre de l’exploiter. C’est la formule gagnante " Bon chien + bonne équipe " égal réussite.

Ce qui nous renvoie à la base. On vous confie un bon chien, voire un bon chiot, combien de temps il vous faut pour authentifier son caractère ?

Mike) ça dépend de la conjoncture.

Martine) Si c’est un mature, ça va vite. Pour un chiot, il faut du temps. On observe beaucoup un jeune, s’il montre un potentiel, il faut rester attentif. Il n’y a pas vraiment de critère, on voit des jeunes de 5 mois sur le costume et d’autres à 1 an. Mais, une fois en concours, ils sont pareils.

Cela ne vous dérange pas de placer un chien très tard au costume ?

Martine) Non, s’il nous a montré de bonnes choses, il faut être patient. Personnellement, j’ai eu des jeunes qui étaient sur le costume à 5 mois et d’autres à 11 mois, ce n’est pas gênant, néanmoins l’âge crucial d’un premier bilan, est de 8 mois…

Mike) C’est aussi mon avis. Nous avons tendance à ne regarder qu’exclusivement la prise sur le costume, mais il y a des critères fondamentaux tels, l’artifice, la vitesse, la stabilité, etc… N’oublions pas, que nous dressons tous les exercices et il arrive qu’un chien soit " OK dans sa tête " tardivement, le training NVBK est vraiment difficile (à tous les niveaux, je confirme), il faut donc : Respecter le chien, tous n’apprennent pas à la même vitesse, tous ne grandissent pas pareil, il y a des aspects qui feront que dans un premier temps, je me focaliserai sur " le courage, la stabilité et la vitesse ".

Martine) L’un des Champions de mon mari ne mordait pas à 11 mois. Il est devenu le plus jeune Champion CAT 3 au mois de Septembre et il n’avait eu que 2 ans au mois d’août. Cependant, tu dois connaître ton chien et ce qu’il a en lui.

Comment expliques-tu cela ?

Il était d’une nature confiante, il regardait l’HA sans en tenir compte. Puis un jour, sur une faute de celui-ci, il s ’est déclenché et c’était parti.

Pour palier à ce type de retard, est ce que les éleveurs débourrent vos jeunes ?

Mike) Tu sais, les éleveurs produisent surtout pour le sport, alors ça arrive, mais cela reste occasionnel. Ils s’évertuent surtout à produire des chiots solides et forts caractériellement.

C’est sur ces bonnes paroles, que j’ai juste le temps de capturer une saucisse sauvage, une part de flan au Guronzan et un litre et demi de café noir. Il est clair que nos diables de Belges sont pieds au plancher, il va falloir s’aligner pour éviter le KO technique. Jean Mimi pas craquer, allez, une triple dose d’agrumes en Tetrapak et j’y retourne…

Joao Lopes

’avais quitté nos amis en parlant de Malinois et devinez " le leitmotiv " du déjeuner ? Je me glisse dans la conversation en leur décochant, la phrase qui tue : Il arrive en France, que certains de vos Malinois nous apportent justement un surplus de solidité, tout en gardant un axe malléable ?

Martine) Cela ne m’étonne pas, car sur certaines de nos origines, Tourtel (un champion de l’élevage Van’t Muizenbos sensationnel, que j’ai vu plusieurs fois, j’en suis tombé raid-dingue) par exemple : Tu vas trouver des chiens souples à conduire, plutôt sociable, avec la vitesse et l’envie de travailler. En fait, tout se rejoint, mais pour nous, il faut aussi une grosse frappe muselière.

Mike) C’est exact, il faut un ensemble et sur ce point, nos éleveurs arrivent à trouver le bon mariage (rires)… Il ne faut pas se méprendre sur mes propos, car j’ai vu un fils de Tourtel avec une frappe sensationnelle !

Martine) Oui bien sûr, j’ai eu aussi un fils de Omants (Van het Groetenhof Père de Tourtel) sur une ligne mère différente, il avait un caractère terrible, on savait qu’un renfort de frappe muselée était nécessaire sur l’axe paternel et le bon mariage a corrigé immédiatement le problème.

Mike) Ce domaine est réservé à nos éleveurs et ils arrivent à mélanger certaines lignes de sang pour en ressortir que du bon.

Martine) Absolument, ils connaissent les faiblesses et les qualités de certains Mâles et ils vont systématiquement adapter la lignée mère pour éliminer les faiblesses et renforcer les qualités. C’est un travail de longue haleine, mais gratifiant au finish.

Vous avez combien de lignées au NVBK ?

Martine) Nous en avons plusieurs, qui en base sont raisonnablement proches.

Et au niveau santé ?
 - Mike) En excellente santé.
- Martine) Nous surveillons la forme et l’anatomie d’un étalon, il faut qu’il ait de bonnes hanches, de bons coudes, une bonne respiration etc… Au-delà de ses qualités, son physique est contrôlé.

Tu veux dire que la santé est une base tellement obligatoire que vous ne l’évoquez jamais, tant ce critère est logique ?

Martine) Et bien oui, dès l’âge de 1 an nous faisons les radios " hanches et coudes ". Sinon comment veux-tu le faire sauter correctement ? Et puis, pour la construction des lignes d’élevage, c’est très important d’évaluer nos chiens.

Mike) La santé est d’une importance capitale, chez nous : Il nous faut des Malinois très robustes.

D’ailleurs, tout à l’heure vous m’avez dit, qu’il ne fallait pas utiliser " qu’exclusivement " des champions ?

Martine) Il faut savoir, si tu utilises le chien pour son titre ou pour lui. Un titre ça ne compte pas vraiment. Il faut surtout connaître le chien, tu as un champion qui gagne la coupe d’accord, mais peut être que le 20ème est meilleur ? Voilà, pourquoi se déplacer aux entraînements est nécessaire. Le champion est peut être dans une très grande équipe et grâce à cela, il a engendré un maximum de points ! Imagine que le 20ème soit avec un entraîneur nonchalant, donc : Il aura moins de points, mais il a peut être plus de qualités et c’est lui qui fera de meilleurs chiots. Là encore, c’est un tout, il faut connaître l’équipe, savoir si le chien a eu de la pression ou non ? S'il obéit convenablement ou non ? S'il déborde sans pression, ça n’est pas bon non plus. Il faut aller aux entraînements et analyser par toi-même. Après, il y a le type que tu recherches et son charisme.

Comment cela ?
 - Martine) Tu peux trouver un excellent chien, conduit par un excellent conducteur, mais s’il n’a pas le bon type, ça ne va pas aller. En fait, c’est simple : Mon chien est très bien pour moi et peut être pas pour toi !
Comment vous faites, pour marier les sangs alors que vos Lices ne travaillent pas ?

Martine) La science et la connaissance des lignées, tu connais bien ton élevage et tu sais ce qu’il y a dans tes femelles. Il faut chercher l’étalon complémentaire et fixer. Puis, on appelle le propriétaire du père d’une portée et nous observons les chiots avec leurs caractéristiques, si en plus… Tu as un peu de chance, c’est gagné.

Vous regardez absolument tout ?

Mike) Bien sûr et ça démarre du choix de l’étalon. J’ai eu un bon chien avec lequel j’ai remporté la Catégorie 3 en 97, c’était pour moi " une fin de lignée ". Après le titre, des gens m’ont demandé de le proposer en saillie et j’ai refusé. Il était selon moi " finalisé ", il n’aurait rien apporté à son cheptel…

Martine) Il était récitant, il avait acquis tous ses exercices parfaitement.

Mike) C’est vrai, je l’avais travaillé de la sorte à remporter le titre. Mais, il n’avait pas " l’étoffe " d’un étalon. Il faut rester honnête sur la valeur et les qualités de ton chien, si tu ne l’es pas, tu feras régresser ton cheptel.

a première fois, que j’ai entendu quelqu’un parler comme ça, c’était, l’un de nos plus grands cynophiles français Mr Lelevier ?

Mike) Je suis heureux que tu évoques Monsieur Lelevier, car pour moi c’est un grand homme. J’ai beaucoup appris de lui, comment former les chiens avec le cœur. Il maîtrise toutes les pratiques, il sait aussi bien travailler un fort, un bon, qu’un moyen. Il est fantastique, c’est d’ailleurs lui qui m’a enseigné le French-Ring. Je me rappelle qu’il était avec Rocky (l’un des rares Malinois à déployer 2 programmes opposés) et il m’a tout montré. C’est une expérience qu’il m’a donné, tu ne peux pas payer quelque chose comme ça !!! Il m’a expliqué votre Ring et j’ai pris beaucoup de plaisir à découvrir votre discipline, grâce à son intellect et sa vision. Encore merci…

Tu as au cours de ta vie découvert beaucoup de programmes ?

Mike) Oui avec leurs méthodes et c’est nécessaire pour ton enrichissement personnel. Je me souviens d’un exemple où François Lelevier m’expliquait les recherches Françaises. J’ai adapté une partie de son entraînement et ce fut très prolifique. Chaque discipline a de bonnes choses et c’est à toi de les développer pour parfaire tes propres connaissances.

C’est marrant, car je t’ai vu entraîner un Chien de RCI Finlandais ?

Tu en sais des choses (Rires)… ça aussi, c’est grâce à Mr Lelevier !

Le Mondioring t’intéresse ?

Oui aussi, mais la qualité de prise me manque trop. Néanmoins, le Mondioring est une bonne idée, il est international et devrait se développer. Je n’ai pas été au championnat du Monde, mais des amis étaient présents, ils n’ont pas trouvé le public très enthousiaste, c’est dommage.

Si tu devais mettre le costume en France, tu t’entraînerais comment ?

Une grande condition physique en 1, ça bouge beaucoup chez vous (rires)… J’ai rencontré Ludovic Teurbane et de le voir à l’œuvre m’a beaucoup impressionné !

C’est clair, qu’il est dans le top ten Français ?

Il a fait des choses incroyables, il est rapide, souple très subtile. Il est surdoué pour votre programme, mais il serait un grand HA Belge, c’est dans ses gènes.

Bart aussi arrive à tout faire ?

Oui et pourtant, le Travail Français et Belge est opposé. Comme tu l’as si souvent expliqué " la Belgique compte le mordant, vous le décomptez ". Il faut donc élargir les possibilités et apprendre de ses contraires. Pour cela des rencontres comme aujourd’hui sont propices, outre le fait de cimenter une entente. Elles permettent de débattre sur des événements au sens large du terme " les futurs lois ", " l’évolution de nos disciplines ", " l’élevage " etc… Nos 2 pays sont amoureux du Malinois et nous devons rester soudés. N’oublions pas que le Malinois actuel n’est pas seulement un chien de sport, il est aussi là pour la sécurité de notre vie. Les Policiers et les Militaires utilisent nos Malinois, imaginons que demain une loi bloque les sports, ils ne pourraient plus avoir de chiens. On note 2 choses importantes dans ce domaine : Il y a rarement d’accident en compétition et les pratiquants ont un contrôle total sur leurs chiens.

Comment avez-vous compris nos nouvelles lois en Belgique ?

Quand nous avons entendu parlé de cela en France, nous avons été surpris. Chez nous, il n’y a jamais d’accident dans notre sport…

Chez nous non plus, c’est ce qui nous a le plus perturbé ?

Martine) Bien souvent, les mesures prises ont pour cause les accidents sur la voix publique, mais le Malinois n’en est pas la cause. Il s’agit de diverses races, non connues ou non contrôlées. Puis ce phénomène s ’est étalé et aujourd’hui toute l’Europe se questionne.

Mike) Là encore, c’est très étrange. On parle de nouvelles lois, de Test de sociabilité et de je ne sais quoi d’autre… Martine) Alors, que systématiquement : C’est la faute du propriétaire. Le cheptel Malinois est dans les mains de dresseurs et qui mieux qu’un dresseur peut analyser un acte.

Avis à la population, nous voulons un maximum de dresseurs ?

Martine) Oui et moins d’irresponsables. Comment peut-on laisser un chien avec un enfant sans surveillance ? C’est à ces gens irresponsables, qu’il faut interdire de posséder un chien.

Vous savez que désormais nous avons des tests obligatoires et des certificats de capacités ?

Martine) En effet, j’en ai entendu parler et cela risque d’arriver chez nous, mais tous les certificats ne seront jamais aussi efficaces qu’une responsabilisation directement lié au Maître.

Malgré toutes ces nouvelles restrictions, personne ne baisse les bras ?
 - il faut continuer à travailler et prouver les bienfaits de notre sport. Nous sommes des amoureux de notre Malinois et nous ferons tout ce qu’il faut pour préserver nos acquis.                
Il est vrai que c’est votre chien national, votre emblème en quelque sorte et sur ce sujet : J’ai eu la chance de parler avec un conseiller d’élevage et après quelques heures, je me suis fait cette réflexion. En France, l’élevage et le dressage demeurent un art séculaire. Alors qu’en Belgique c’est une culture. Vous êtes d’accord ?

- Chez nous, l’élevage de Malinois et le Ring-Sport lui-même, font partie de nous (rires), c’est notre oxygène, c’est vital, alors oui, c’est une culture ! 

i le film du plus célèbre des Belges, Mooosieur JC Van Damme nous renvoyait dans l’espace temps, cette fois : Un morceau de ma jeunesse me revenait en mémoire ! Les fameux concours NVBK… Qui n’a jamais usé ses guêtres sur le " Green suprême " ne peut comprendre. La méticulosité de l’agencement, la préparation des artifices, la vérification du matériel, l’inspection des costumes, la sono et comme toujours un speaker talentueux ! En cet après midi ensoleillé par intermittence, c’est Martine Loots qui nous expliquera les subtilités des circuits. Après un salut des 2 Dream-Team’s Belges dont voici les compositions Mrs Lopes, Van Gestel, Verlaeten, Dilben, Muyllaert et bien sur Mike Fransen, dont la responsabilité sera d’ouvrir. Bien qu’il n’en soit pas le propriétaire, il conduit Gringo, un jeune fils de Gast. La nature du parcours élaboré par ses soins demande une explication continuellement croissante. Dès l’entrée, départ en trombe avec marche, absence, appâts : Voici 3 exercices liés par une symbolique et leur transparence (en efficacité) n’aura pas échappé à nos Freestyler’s. Suit, un rapport d’objet issu d’un gros tube recouvert d’une texture type " paillasson ". Un rapport, pas évident qui nécessite une ouverture de gueule approprié ou… Beaucoup de jugeote. Gringo ne fera pas de détail en le placardant à la brutale ! Après une réception pour homme (le chien remet debout sur le Maître et c’est sport), Mike nous remontre un autre rapport qui demande une réflexion dans la négociation de son maintien (en fait plusieurs tubes de soufflets entremêlés). Le Malinois est tellement violent dans la récupération de l’objet, qu’effectivement nous notons plusieurs paramètres (notamment sur les mises en place et ordre) à ne pas négliger. C’est toujours bon à savoir, bravo au driver et voyons la suite : Première attaque au bâton plein champ.


 - Gringo déboule à toute blinde. Puis en symbiose, il accélère dans les 2 derniers mètres tout en tournant la tête, ce qui lui permet de s’encastrer magnifiquement dans une prise sublime. J’avais déjà vu ce cas de figure chez le fameux Urpauwer, cette configuration d’attaque est significative, pourquoi ? Le chien ne pense qu’à une réalisation totale, soit " mise en place – vitesse – placement de course – accélération – visualisation de la prise et finalisation profonde " égal 100% de réussite. Ce type d’action sans artifices, nous permet de comprendre les explications de Mike et surtout d’appréhender la globalité de l’attaque. Ceci entendu, nous aurons droit à plusieurs théories d’approches, de blocages et de contrôles sur la défense du conducteur. Il conclura sa démonstration par 2 faces classiques dont une à l’ustensile souple et l’autre en traversée de rideau. Je jette furtivement un œil dans l’assemblée, les HA Frenchy’s (qui n’en perdent pas une miette) ont eu la permission d’être sur le terrain et nos amis s’affairent sur toutes les actions. Refaisant même parfois l’exercice dans leur tête… Au moindre doute, la boîte à question s’ouvre ! Néanmoins, il ne faut pas chaumer, car l’enfant chéri des foules pousse le portail. Hutch est (comme d’hab) très attendu, ce Malinois légendaire en hexagone travaille sur le même registre " marche, abs et appâts " sans la moindre anicroche, en-avant super sonique (bon sang, j’ai cru qu’il sautait la barrière), petit bois (dans le sens de l’en-avant) et hop : Sans mollir à la caisse et quelle caisse !!!  On le sait, le fauve de Jean-Marie est une véritable machine à beigne, il nous fallait donc un guérisseur et en bon bourre-pifologue homologué, Mike tente une approche type guerre du feu. Pourtant, muni de 2 plastrons à stopper un autocar, la déflagration occasionnée sur cette première frappe a sûrement du ébrécher la couche d’ozone… La revanche s’avère toute aussi haletante et si au double cerceau, c’est chaud… Avec 2 sacs (dont un jeté plein bille) remplis à ras la gueule, ça meule ! Une garde d’objet peut en cacher une autre et cette fois, toute la panoplie d’ustensile de thalassothérapie est étalée " double cercles, bâches, bouteilles, tubes, jusqu’à un cerceau bardé de balles de tennis pas évident du tout ". Hutch dégomme, Hutch concasse, Hutch pétrifie le moindre membre à sa portée. Le bougre s’amuse tel un petit fou avant de restituer (sans anesthésie) un bon carton sous le portique, les spectateurs sont conquis et Bibi avec.

 Il y a des chiens que l’on conduit et d’autres qu’on pilote, big respect !

Le temps de remettre (voire de redresser) quelques pylônes, Hutch s’éclipse sous une ovation générale. C’est en gardant, la même optique que nous admirons un nouveau prodige et le mot est faible. Les exercices de plats s’enclenchent à merveille sans occasionner une once de difficulté. Taro jette ses atouts et les spectateurs ne sont pas dupes… Oui, 100 fois oui, ce Malinois est fabuleux ! Elégant, musculeux et d’une stature guerrière, sa présence sur la caisse est Herculéenne. Est-ce la tête muselée qui prolonge l’aspect féroce ou est-ce la réflexion des ondes de choc sur le premier passage, qui alimenteront les discussions au coin du feu ? Jugez plutôt, à l’instant où " le civil " lui enquille plein gaz, un sceau rempli de boules multicolores, le fauve s’élève et le moleste d’un coup de tronche à courber un réverbère ! Visiblement motivé, la seconde passe au double cerceau sera un chouya plus cordiale, mais en visée laser… TARO met la barre à la hauteur de sa réputation, entrons maintenant dans sa spécialité :

Attaque de face avec obstacle et réception furieuse. Boudiou, ça poutre chantmé et la prise s’avère explosive. Retour au pied (à la vitesse de l’aller) avec relance immédiate.

Cette fois, l’entrée nécessitera une tierce personne, le Malinois traverse le terrain et tandis que l’excellent Dirk Muyllaert le réceptionne vigoureusement, il reçoit de toute part une pluie de billes en plastoc. Rien n’y fait, sa concentration est telle qu’il n’aspire qu’à démonter l’HA. Néanmoins, dans un scénario similaire, une 3ème attaque renverra le War-Dog avant d’être bloqué sur une fausse de toute beauté !

es spectateurs sont aux anges et les bravos ensoleillent une température pas spécialement clémente… Le Team repart à la charge en nous expliquant " une fouille " de terrain typiquement Belge, le transport sera tout aussi spectaculaire avec un temps de réaction que ne renierait pas un French-Ringueur " ça plonge, ça sert et ça cesse " au micron : TARO the Pulvérisator a subjugué le parterre d’experts !Nos amis Belges nous gâtent et quel honneur d’applaudir un cynophile de la valeur de Monsieur Joâo Lopes. Véritable icône du travail rigoureux, ce fabuleux champion va nous enchanter sur plusieurs circuits d’une technicité sans borne. Démontrant, la teneur des difficultés dans une chronologie millimétrée : C’est sur un ponton château branlant qu’il commence par une absence couché. Son Malinois ne semble guère effrayé par l’élément instable et remue même le fouet en attendant patiemment son Maître ! Puis arrive, le festival " du rapport d’objet ", tout y passe du tube lisse imprenable (qu’il faut broyer à la presse hydraulique) au plus tarabiscoté qu’il faut récupérer avec précaution. Mais, le Maestro a plus d’un tour dans son sac, il va nous démontrer qu’avec une légère motivation, on libère l’énergie : Son masqué rectifie l’objet avec une telle violence, qu’il culbute par-dessus sans lâcher prise… Ouaou, c’est époustouflant !Mr Lopes félicite son masqué en réalisant un dernier lancé, histoire de garder sa F1 dans le dressage. Hé hé, pas bête vu que l’enchaînement sur les positions sera plus carré qu’un choco BN. D’ailleurs, l’ensemble de l’Obéissance est à saluer, petit bois, marche et saut de haie extraordinaires. L’absolution donnée, passons à l’attraction Number one " la caisse muselée ". Joâo positionne Fun (fils de A’Tim) sur la valise (une vraie du style attaché case) tout en expliquant à une foule attentive les différentes percussions et bien entendu, les placements sur le plastron de frappe. Martine traduisant au mot prêt ses directives, nous révèle qu’en fait, il s’agit d’une étoffe de toile de jute qui orientera la trajectoire.

Le public médusé attend de voir la bête en action et ? Bon sang, quel dynamisme, quelle poussée et quelle détermination. C’est un véritable coup de Merlin que l’apache reçoit dans le plexus !!!! Néanmoins, Fun-Dog n’a pas l’air plus ému que ça et la garde d’objet traditionnelle n’en sera que plus belle. Mike s’échauffe dans un costume flambant neuf, tourne, virevolte et toise le Malinois qui lui renvoie un regard d’aigle. C’est bien simple, nous sentons l’adrénaline jusqu’à la buvette et quand les 2 protagonistes se sont croisés, je pense qu’évoquer un choc thermique, n’est pas trop fort. Prise plongeante " plein tibia ", saisie de l’apocalypse et retour sur l’objet à la vitesse de l’éclair IL Y A DE QUOI SE GRATTER LA TETE… Seconde prise, idem en plus violente et 3ème en se jetant dans la bagarre, il en a même bousillé un artifice. Comme le suggère mon voisin, ça c’est de la Démo eh oui, il s’appelle FUN et c’est Fun ! Attaque de face spectaculaire, fuyante chutée et terminaison en apothéose. La chambrière claque à tous va, mais son courage demeure inébranlable. En 20 minutes, cette Dream Team vient de faire péter le couvercle…

A peine le temps d’avaler une tartine de houblon, que le dénommé Hummer (qui semble de bonne humeur) rectifie l’édifice d’un plat stellaire. Le fauve est tanké comme un Rhino en stage chez Schwarzenegger, mais cela n’empêche en rien : Une voltige à plus d’1m20 sur la haie fixe, en retombée " bloqué couché ". Le lascar s’élève à 15 cm au dessus, voilà l’échauffement parfait avant l’épreuve de la caisse infernale ! Mike n’hésite pas à sortir l’arsenal, il ira même jusqu’à provoquer, bondir et appliquer une foule d’artifices à faire dresser les cheveux de votre serviteur. R-A-S, le masqué reste imperturbable, aimanté à la caisse, il pivote tout en demeurant fulgurant dans le mètre cinquante. Cette séance particulièrement hallucinante sera ponctuée d’une multitude de frappes au réalisme étincelant et le tout avec la queue en panache, ouaouuuu trop fort ! En voyant les percussions sur la valise, on rêve à des entrées plutôt cosmiques :
 - 1ère Attaque aux ballons de foot (il y en a bien évidemment plusieurs), notre Zizou Belge balance en rafale des tirs canoniques, honnêtement je ne sais pas si Hummer a vu les gogues de cuir passer au dessus sa tête. Hyper concentré, il s’encastre tel un lion sur sa proie.

 - Suit, une fausse (en esquive, sacré Mike) de folie, conclue par une face des bois… " entrée, prise et cessation bonne " nous indique Jean-Marie en nouveau speaker !Martine étant partie détendre, c’est Joâo Lopes qui repart sous un soleil éclatant. Marche en laisse typiquement Française, absence couchée (en fin de suite) dans le rideau de bouteilles, appâts (qu’il ne regarde même pas), en-avant (en largeur) sublime, rapport d’objet hum… Robuste (c’est bien simple, il revient à la même vitesse qu’il ramasse l’objet), petit bois (planqué sous l’estrade) et conclusion sur la haie. Hormis la présence de Gast (un fils de A’Tim qui a déjà participé à un championnat), il y a quelque chose de magique dans les mises en place de son conducteur. Nous avons l’impression d’une récitation au-delà du parfait, une sorte d’alchimie poétique dont rien, ni personne ne peut perturber la moindre parcelle de concentration. Cependant, le parcours va méchamment se durcir, à l’heure où j’ai pris mes notes : Je suis à une poignée de mètres de la valise. Le Malinois est quasi assis sur l’objet (une sorte de mini chaise en bois posée à l’envers), il est calme et toise patiemment Mike qui tente de l’impressionner à la chambrière. D’un coup, Gast bondit sur l’apache en le séchant d’une morsure à décongeler Mister Freeze. L’Apache prend sur lui, se stabilise tout en essayant de l’éloigner de la caisse, mais en un coup de rein le monstre est sur l’objet. A ce moment là, tu te dis : Comment retourner au charbon, après avoir été accueilli par la tendresse d’un coup de batte de Baseball ? Blindé de courage, il repart à demi masqué par une chaise (un classique). Toujours impassible, le Malinois évalue la distance et en une fraction de seconde : Il le dessoude fond de tronche ! Voyant ses tentatives avortées, Mike insistera sur des variantes " par le côté ", " au pied ", " en arrière " et pour finir avec 2 plots en balancier. Un tonnerre d’applaudissements lui sera réservé, car plus que royal sur sa protection, il possède le déclic qui enchante les fans. Collé à son objet, ni les photographes, ni les personnes avoisinantes ne l’ont écarté une seule micro seconde de ses responsabilités. Croyez moi, j’ai croisé son regard par 2 fois et il était vraiment sincère, si Hummer m’avait réconcilié avec la nature, cette fois, je signe le bail ! Qui plus est, le festival d’attaques qui va suivre sera directement puisé au rayon, ça cartonne. Le travail fut d’un tel niveau, que nous réclamons un bis. Pas de problème, c’était prévu m’annonce Mike, nous allons chahuter sur une défense du conducteur. L’équipe démarre pour un circuit acrobatique, retrouve l’HA qui les invite à prendre place sous le rideau. Gast prévient intelligemment tout en se bloquant en protection serrée, nous n’avions pas vu une telle connivence depuis Dalton et Stéphanie. Mike se couvre du drapeau Belge, gesticule, tournicote sur la cache, s’évapore, confie le drapeau à un comparse et agresse. Nous resterons subjugué par le temps de réaction du fils d’A’Tim, car ébloui par la tierce personne, il se ressaisit immédiatement sur l’intervention. L’action sera aussi sublime que féroce, bon sang… Quel phénomène !

Dans de pareils instants, la journée passe à une vitesse incroyable. Nous en prenons plein les yeux et tandis qu’une foule de spectateurs envisage sérieusement la greffe de l' œil frontal,  Martine nous présente Fils avec une marche type Obé Rythmé. (Pour Info, cette nouvelle discipline a démarré dans cette optique grâce à Mary Ray qui était accompagnée musicalement sur ses démos d’Obé classique dans les années 90). Cette démarche est intéressante, car cela apporte une grandeur supplémentaire au show ! Quand une chose est bonne, pourquoi ne pas s’en inspirer.

Les figures que déroule le team Belge sont d’une élégance rare, les suites customisées en chorégraphie, nous propose une alternance de mises en place et de breaks d’une efficacité redoutable. Dont un " blocage devant " où Martine positionne son Malinois en position " couché ", celui-ci se met à ramper (avant et arrière) en suivant chaque pas et chaque geste de sa propriétaire. Parfait démarrage pour un refus d’appât relié d’un rapport d’objet à la bombarde. Fils (un nom facile à se rappeler, puisqu’il est également un fils de A’Tim) caracole sur une haie (fixe à 1m20) sans forcer le moins du monde. C’est clair, que le bougre en a sous les coussinets. Voyons la défense : Démarrage sur l’estrade, slalom autour des ustensiles accentué de provocations à faire péter un fusible au Dalaï Lama, croisement en simulacre d’agression, passage dans le rideau, arrachage d’objets transgéniques (sous le nez du Malinois), un petit bonjour et on y retourne. Inutile de préciser que sa vengeance sera terrible, il ricoche au mouvement libérateur en une prise à éclater un bloc de granit !

Certes, c’est le type de mordant qui a un goût de reviens-y, donc attaque frontale… de face, pardon. Fils traverse mach 2, vise et harponne ce bon vieux Mike en le calant sur un siège, (la comptabilité de morsure se fera dans cette position), baston en règle, cessation et retour atomique. Les gars du cru ne vont pas en revenir quand l’HA leur montrera l’état de sa toile. Comment dire ? Un peu comme si, une furieuse bigoudène avait balancé un coup de maillet sur une crêpe au sucre. Pourtant, les sur-toiles Belges ne sont pas faite en latex !!!! Allez, juste le temps d’une fouille de terrain, d’une escorte métronomique et d’une analyse de réflexes aiguisés à la meule thermique, pour recadrer le barracuda sur un festival de mandales. Aïe, 2 prises aux jambes + 2 aux bras, bonjour les dégâts. L’athlète mord en alternance, mais tape tellement fort que pour sa sécurité, il fut préférable de le placer en haut me confie un Mike radieux. Il a parfaitement raison, nous ne reviendrons jamais assez sur la préparation d’un chien de sport. On sait pertinemment que l’entraînement physique joue une place prépondérante dans une carrière, car pour prouver : il faut d’abord durer…  

Allez je ne ferai pas durer le suspens, Oui chers amis A’Tim est du voyage. Synonyme d’extraordinaire, il a tout gagné, tout remporté, c’est un big bonheur de le compter parmi nous. Ce jeune gaillard de 11 ans va encore nous estourbir : Sponsorisé par rétinol, il n’a pas pris une ride, c’est donc, d’un naturel guilleret qu’il entame son circuit. Absence, marche, positions dans le rideau de bouteilles et multiples rapports d’objets (dont le fameux gros hérisson) avec remise assis. Son plaisir à évoluer, nous remplit d’allégresse et le public ne s’y trompe pas. C’est sous les applaudissements que Joâo saisit un piquet (sur un trépied) d’aspect trapu. Idéal, pour les déplacements rapides, ce genre de protection risque de pimenter la journée. A’Tim est en " couché garde ", il scrute l’horizon très attentif. Soudain,  Mike se dirige droit sur lui en tenant à bout de bras, 1 sac de toile : Opposition, plongeon, réaction ! Le Malinois en totale abstraction de l’artifice empoigne la jambe en fond de molaires.

2ème passage à la bouée, celle-ci peut être proposée de face comme de profil, ce qui oblige le Champion Belge à effectuer une figure acrobatique.

3ème tentative avec un ustensile sonore (composé de bouteilles plastiques) particulièrement ardue à négocier. De plus, l’Apache riposte en approches feintées, ce qui rend le franchissement quasi impossible ! Cependant à moins d’1m 50, le fauve pourfend l’étrange panneau en rectifiant l’HA. Cette magnifique bagarre, nous fera gagner une passe supplémentaire où cette fois, c’est en rampant que notre ami va tester son tempérament. A’Tim bondit sans modération et le ratiboise d’une poussée colossale. Bien qu’un peu loin, nous lui pardonnons cet excès de jeunesse ! Une petite dernière pour corriger la bête et l’affaire est close.

L’objet récupéré, l’équipe voyage pour s’installer à une terrasse de café. Vous l’avez compris, il s’agit de la défense avec monopolisation de l’estrade. Les copains sont déjà à l’apéritif, quand nos protagonistes escaladent le perron… Les gars parlent fort, certains se lèvent et l’HA déboule en agitant les bras, histoire de perturber tout ce petit monde. Enfin bref, c’est un scénario de cow-boy et dans un western qui se respecte, fatalement ça dégénère. Mike balance de la flotte, hurle, se bastonne, puis salut Joâo qui n’a pas l’air surpris de tout ce chahut. Quant au Malinois, il est calé et prêt à intervenir. Le trublion reste un moment en discussion avant de remettre un souk du diable ! Dans un moment de lucidité, il indique un chemin tortueux pour que notre cynophile redescende, fasse le tour et regrimpe à un endroit précis. Evidemment, c’est toujours la kermesse de l’ouest sur le podium et les mecs vont même crier le nom du chien pour qu’il désobéisse. Aussitôt dit, l’équipe est de retour dans le capharnaüm, mais en un éclair Mike moleste le conducteur. A’Tim va réagir si brutalement qui clouera l’apache sur place. La prise se joue sous la table et ça zouke velu !!! Il faudra un bon coup de sifflet pour remettre les compteurs à zéro et je n’ai qu’un mot à rajouter BRAVO. Les applaudissements sont proportionnels au boulot, car au-delà d’un aspect festif, c’est instructif et visuellement fabuleux. Pourtant, nous n'avions encore rien vu… Martine et Fils reviennent pour le bouquet final. Elle le positionne sur un objet et à l’opposée du Ring, Joâo fait de même avec A’Tim. Père et fils sont à quelques mètres tendus telles des flèches dans une arbalète. Mike, tout en sautillant entonne un ballet en dessinant un 8 entre les 2 gardiens. Il aurait été formidable de filmer la scène en vue de dessus, le réglage de l’exercice étant millimétré : Ce qui se passe devant nous est faramineux. Soudain, le feu d’artifice éclate avec jet de boules multicolores, changement de position, mordant en quinconce, au fouet, en arrière, l’ensemble à toute vitesse et rythmé par une musique Techno. Seule la voix du speaker distribuant les directives se permet de déchirer l’atmosphère un court instant. Vous vous en doutez : L’ovation est immédiate ! C’est arborant un sourire Ultra Brite, que la famille Malinois récupère ses élèves pour un finish en apothéose. Alors, que nous pensions la démonstration terminée, stupéfaction dans l’assistance : Un malfaiteur menaçant se munit d’une arme, vise et tire tel un forcené. Malheureusement pour lui, avant d’avoir pu atteindre un abri, il se fait dévorer par 2 cerbères en furie. Un dans chaque jambe, il aura néanmoins (jusqu’à la perception d’une double cessation salvatrice) la volonté de les travailler au sol. OUF ! Au coup de sifflet les 2 masqués s’éjectent, oreilles aux aguets et muscles dehors. Ils fendront la bise en un retour symétrique, au pied de leur propriétaire respectif. Honnêtement face à une démonstration de cette qualité, j’en reste bouche bée…

En un clin d’œil, le green est pris d’assaut. Outre les questions habituelles, nos amis veulent se la donner un max. Les Apaches Frenchy’s enfilent leur veste, afin de toiler les kamikazes voulant tâter de l’artifice. Un coup de chambre à air par ci, un passage dans le rideau par là, il n’en fallait pas plus pour divertir et renforcer les campagnards-Ringueurs présents. Nous aurions apprécié une délégation Mondio, mais sans doute occupée en d’autres contrées, nous avons fait sans eux… Steeve et Damien sont aux taquets, accentuant les placements, la tenue de prise et les amortis. Nous pouvons leur tirer un coup de chapeau, car s’ils avait été facturé à l’effort, ils pourraient rouler en Rolls-Royce.
 

Puis, en toute fin de soirée, nous aurons 2 scoops :

Endora, la mère du fameux Endor viendra nous démontrer son sens des responsabilités, dans la formule " les chiens ne font pas des chats ".

Yann Chanu demandera à toiler Taro, ce qui arrivera sans tarder. Mike lui offrira une belle prise en sortie d’artifice. Nous avons senti une connivence dans la joute et l’HA de surenchérir, je cite : La vache, celui là… il mord !   

Pendant que nos amis tâtent de la jambe pivot à qui mieux mieux. En ce qui nous concerne, il est temps de reprendre notre souffle. Voici enfin, la 3ème mi-temps et ce n’est pas trop tôt. D’abord merci pour ce show extraordinaire, mais dis moi, le dernier réglage à du être d’une difficulté phénoménale ?

Mike) C’était difficile, mais cela en valait la peine. Dans l’ensemble, ce n’était pas trop mal (tu m’étonnes) et je pense que les spectateurs ont passé une bonne journée.

Je suis surpris par votre dressage qui devient d’une précision chirurgicale ?

C’est la valise qui t’a étonné ? J’en étais sûr, mais en fait ce n’est pas si surprenant que ça, car nous travaillons depuis un moment les sorties entre 50 et 60 cm en privilégiant la vitesse et la frappe.

Ce qui nous donne des doubles caisses de folies pour les demos ?

Pour bien chorégraphier ce show, je me suis réglé sur la respiration des 2 chiens. En fait, au moment où leur respiration se stabilise, je sais qu’ils veulent m’attraper. Alors, j’ai poussé ma recherche, afin d’introduire ce paramètre dans le dressage, mais attention à l’entraînement : C’est moi qui décide.

Outre l’aspect technique, vous avez apporté un sens " coloré " dans vos réalisations. Boules multicolores, artifices renforcés, bannières, tenues de travail griffées, bandanas sur vos chiens,  jusqu’à ton costume, il est superbe ?

Je l’ai commandé pour l’occasion, il est tout neuf. C’est le dernier produit de mon ami B Seynaeve. Il devient très populaire, ce qui est normal vu qu’il a reçu l’expérience de son père en améliorant ses créations. Il a également une connaissance approfondie des techniques, puisqu’il est un HA réputé. Il a su marier " la souplesse et l’esthétisme " avec la robustesse, c’est pour moi " parfait ".

Tient voilà Manu, alors heureux ?

Manu) Aux anges, je suis aux anges. Je pense même que je vais être obligé de faire partir les enragés. Depuis, tout à l’heure, ils ont investi le Ring et plus moyen de les déloger.

Mike) Très belle rencontre les amis, vraiment top. Excusez moi un instant, je pars me nettoyer. A toute…

Après 4 rencontres de l’apocalypse, c’est quoi le plan de construction ?

Déjà, la première mission est réussie. Nous voulions sauvegarder une vieille amitié. Sur un plan " pur objectif " c'était de montrer d'autres disciplines, connues ou méconnues, au public français et profiter par la même occasion de rendre un hommage aux Belges, à leurs sports et surtout au roi des chiens : le Malinois. Enfin, prouver que malgré nos différences culturelles et géographiques. Le fait, Que nous soyons Verbond, Kenneliste, St Hubert, RCIste ou French-Ringueur, notre passion arrive toujours à nous réunir.

C’est une sorte de retour aux sources ?
  - En quelque sorte oui. Parce que, tu le sais même mieux que moi le NVBK reste un merveilleux puits d'étalons et je pense qu’en applaudir quelques uns en France demeure un must pour tout fan de Berger Belge. Et puis, je tenais à entretenir cet esprit à l'ancienne… Tournai, les rencontres d’antan, etc…

Sans oublier que tu as donné l’opportunité aux gens qui n'ont pas la possibilité d’aller en  Belgique, d’appréhender ce sport ?

Franchement, c’est très motivant quand un dresseur ou un conducteur te dit avoir apprécié leur programme. Aujourd’hui, les personnes présentes ont approché de sacrés cabots, dont A’Tim un champion pur jus. Beaucoup se sont questionnés face à lui, c’est pour moi une belle victoire.

On continue alors ?

Je ferai tout pour, car il faut toujours viser beaucoup plus grand. Comme tu le sais et c’est actuellement en pour parler, nous souhaitons organiser 2 rencontres. Une chez nous, une chez eux. Nous espérons trouver les moyens, sinon nous devrons retravailler le concept, ce n’est pas plus compliqué que ça… En tout cas, je tiens à remercier les copains du premier jour, les clubs, les mags, les sponsors, les dresseurs, les Apaches et naturellement les chiens. J’espère que nos démos auront suscité la curiosité d’un max de monde, de façon à ce que nos instances s’intéressent au futur de ce grand projet d'échange international. Beaucoup sont partants, j’y crois et c’est une bonne chose pour l'esprit de nos sports canins.

C’est d’ailleurs " politiquement parlant " gratifiant en tous domaines ?

Absolument, les sports canins deviennent un gouffre financier, ce qui n’était pas le cas il y a ne serait ce que 15 ans. Il faut retrouver l’étincelle qui redonnera malgré les divers problèmes économico sociale l'envi aux gens de retourner sur les terrains, comme ça : Juste pour le fun ! Crois moi, ce n’est pas chose aisée et dans des moments pareils, je pense à quelqu’un en particulier. C’est à Jean-Jacques, quand je vois le taf des rencontres " Franco-Belge ", j’ose à peine imaginer celui des 24 heures du cyno, ça doit être gigantesque comme préparation, mais connaissant J-J, ça va être également gigantesque sur le Green…

Tu viens donc au 24 Heures du Cyno ?
- Quitte à venir à pied, c’est le truc que tu n’as pas le droit de rater. 
En tous cas, merci pour ton dévouement, car on peut dire que tu es le seul à avoir réalisé une trilogie en 4 parties ?

C’est ça (éclat de rires), c’est plutôt rare comme concept. Plus sérieusement, ces quatre  volets nous ont permis de prendre la température et surtout de se rendre compte que c'était possible. Salut et amitiés à tous !

Voilà qui est dit, je me tourne vers le coin restauration où notre président adoré a préparé un pot de l’amitié. Les conducteurs (de carrosse eh oh pas de blague, pas les Ringueurs) au jus de fruit et les autres à l’élixir de la bravoure trinquent en choc de chopes ! Ce fut une journée inoubliable, dont certaines personnes diront dans 25 ans. MOI : A CHATEAU-GONTIER, J’Y ETAIS !!!!

Ce reportage est dédié à la mémoire de Monsieur Lebon et de son Boscaille. L’homme d’un élevage sans qui… Rien n’aurait été pareil. 

Photos Véronique Gilbert & JM Vedrenne
JM Vedrenne pour chienplus.com

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