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COUPE et CHAMPIONNAT DE FRANCE EN RING 2010
2 MALINOIS POUR 2 SABRES !
Après une nuit plus rapide qu'un repas de gala, nous voici à pied d'œuvre pour braver le dimanche. Tandis que U'Sysko termine son parcours sous une température idéale, le public arrive gentiment.
Il est même étonnant de voir autant de monde de si bonne heure, mais au vu du premier client ? je comprends mieux, car il s'agit de V'Usher. Depuis 2 ans maintenant, le Malinois de J-P Avola s'est forgé une réputation hexagonale et pour cause : d'une solidité rare, d'une persévérance impressionnante et d'un courage à toute épreuve, le sang bouillonnant à dominance Belge (fond de tronche) nous propulse aux grandes heures des références innées. Cependant, il ne s'échine pas trop aux sauts (avec un 58 pour un raté Fossé) et minimise le Plat (en-avant à dache + 1 bric et 1 broc). Fort heureusement, le Ring demeure son terrain de jeu et d'emblée "la fuyante s'avère pour homme", s'en suit un furieux tête à tête à la Valoche où l'HA (vraiment impérial) va lui chiper une quinzaine de pions, mais... le tête à tête va se poursuivre au sens propre ! L'onde de choc entre les deux titans se répercutera jusqu'à Nîmes et Stef en grand professionnel, terminera la Face par souci d'équité, chapeau garçon. Sauf que sortir avec le souvenir d'un samedi époustouflant, nous ramène en pleine Cipale 1989 où J-M Teulet nous avait régalé d'une touche très personnelle. Malheureusement blessé le dimanche matin, il lui fallait devenir sage ! D'accord, la frustration est énorme, mais la santé prime non ? Du coup, oublions cette bise de cheval et saluons un Manolo fin prêt à en découdre. Mais, avant de découvrir ce pétillant Apache, Jimmy s'occupe de lui retirer quelques points (dont une belle esquive sur l'attaque Revolver). Alors s'il a totalement récupéré (c'est beau d'être jeune), il va pourtant "sur la partie technique" rentrer quasi bredouille. En clair, V'Usher ne pèche que d'un TAL sur la seconde fuite et rien ne sera dommageable.
Idem pour le suivant qui, ne l'oublions pas, sera synonyme d'exploit. En effet, où beaucoup aurait misé tranquillou sur le Championnat Dom-Tom, Max Certain a tenu à disputer les sélectifs ! Ouais gros mental comme on dit, mais croyez moi, son Malinois bénéficie également d'un sacré carafon : - les sauts sont impec (mais le Maître se goure et 12 points restent en haut de la palissade), l'Ob demeure correcte (- 4 à l'en-avant + gène la marche laisse et muselée) et l'ensemble enchéri d'un mordant hyper sport. De plus, particulièrement difficile à mettre dans le vent, le bouillonnant Cerdan va grignoter au départ, s'impatienter par intermittence et récolter quelques tarde à lâcher, à part ça... c'est du lourd !
Allez, après la Bête, la Belle, Vadie nous vient tout droit du G4 et ce n'est pas un hasard si la gamine foule aujourd'hui la pelouse, mais à l'instar d'une autre bougresse, elle n'a pas la tête aux sauts ! 10 points de palissade aïe, comment remonter ça ? Surtout quand on se plante d'exercice sur le plat ? Dans pareil cas, la classe doit parler et elle parle : Fuyante de rêve, Valoche qui butte et face combative. A tel point, que les 2 secondes prises à la barre à mine vont être récupérée par une défense à 30. C'est beau et certainement trop de l'avis d'un Jimmy, qui va la faire tourner en bourrique durant l'escorte "un ptit décamètre en 3 tentatives, relève d'un ouvrage soigné diront les spécialistes", mais Jean-Christophe ne va pas flancher en stoppant Miss Torpille à un poil du record, bien vu !
Autant dire que les gars ne font pas semblant et tiens, en voilà un qui rigole encore moins... en à peine 4 années d'élevage, il place 2 Malinois en finale en Pro (+ 1 qui remporte la Coupe CAT 2). La prouesse en a mis le précurseur sur le cul et comme si ça ne suffisait pas, Fabrice Basnier sur la demande de Gilbert Quero s'est occupé de Caplan (à savoir qu'il a enchaîné Ech2, 3, sélectifs et finales en un temps record) jusqu'à le driver en Finale. Autant dire qu'ici, le mot "pression" délivre tout son sens et pourtant : Sauts 59 (un toucher barre), Plat récuré et attaques lancées exceptionnelles "Fuyante-Face 30 et Garde au Ferme 29". Suivent deux bémols, un léger à la valoche où le fils de Viper se laisse embarquer sans gravité, mais surtout une Défense qu'il ne va pas capter et ça coûte horriblement cher. Immédiatement ressaisi, il domine d'un 38/40, puis d'un 18/20 son sujet. Houlà la, que de suspens, néanmoins, je ne vous cacherais pas le coup au moral de Fabrice. Ce type de mésaventure peut arriver au plus expérimenté d'entre nous et de ce fait, il ne peut y avoir de regret que si l'équipe ne se livre pas à 100%... et en ce dimanche agité, ce ne fut pas le cas. Rappelez-vous, il y a quelques temps, je vous avais parlé d'une nouvelle génération de Cyno Furax ; j'étais encore loin du compte !
BELFAST A FACE !
Fidèle au Guetali Team, Alain Hoarau revient nous démontrer le talent certain de nos frères insulaires et récidiver après un cossu titre Dom-Tom ne semble pas l'effrayer. Du reste, son fils de Tango connaît la chanson et nous assistons à quelques monstrueuses figures en Free-style. Son Malinois est certes difficile à tenir (les "grignote" au départ et autre TAL vont décorer l'alinéa droit), mais à l'image de la Valise... la démo n'en est que plus belle, quel dommage qu'il nous ait saboté 2 agrès !!!!
Ce qui ne sera pas le cas de Belfast magistralement conduit par Claude Barnier. Le Banc des Hermelles ne lâche que des micros points sur les 2 parties souples et se voit propulser d'un 28 de fuyante intronisant un panier gourmand (24 pour 3 sorties à 2 mètres), mais le fils du Pacha en a sous les coussinets et si les Garde au Ferme sont spectaculaires (dont une escorte à 40 sur Vanhove Jr), la vigilance n'en est que décuplée. Il ne nous reste qu'à applaudir un ensemble pulsé par une synchronisation conjuguée d'un savoir faire grande classe, 378,637 chapeau Msieur Barnier !
A mi chemin de cet explosif dimanche, rien ne nous sera épargné. Soyons clair, les compétiteurs sont d'un tel niveau, que l'on se retient même d'aller au p'tit coin de peur de louper un grand truc et fort heureusement, car Us'Ton allait sérieusement booster nos chakras. C'est un Marc Vilain en avance et détendu (du moins en apparence) qui crapahute sur la plate forme. Son Malinois, véritable sniper aux aguets, toise les environs, on devine rapido que le gaillard n'est pas venu faire de la figuration. Qu'importe un Chtimi ça ne craint rien et les "60 d'entrée de jeu" confortent la bonne forme du fils de Judex. Autant dire que son indécision au fossé n'est plus qu'un lointain souvenir, hum... il va y avoir du sport ! Le Plat, hormis les 2 suites, sera sans tâche et la Fuyante un vrai régal. A la grande joie des fans, le Golgoth ratiboise l'HA avant de se préparer pour son péché mignon "la Garde d'Objet", mais si le Malinois réalise comme d'hab un exercice convenable, son Maître oublie qu'il est en concours. Je pense qu'il était dans un tel état de concentration, qu'il ne s'est même pas vu hésiter sur la porte du confessionnal eh oui, ce genre de chose arrive au meilleur, n'empêche que le tarif lui, ne change pas. Dur dur pour Marco qui ramasse une plombée, tout comme Manolo sur la Face, mais Esquivator ne tombe pas et place le Malinois dans une colère noire. Bilan des courses : 2 secondes de TAL en slapping sur les côtes flottantes, ça groove. Sauf que tout ceci n'est rien en comparaison d'une fausse bombée à l'AMX30. C'est clair, qu'il y a de quoi s'la mordre, surtout quand on note 40/40 sur une recherche loin d'être évidente. Alors Us'Ton, des regrets ? Peut-être, mais quel spectacle !
ARRON LE MONTPELLIER HEROS !
Dire que l'on attendait le nouvel avion de chasse de Patrice est un doux euphémisme. Encore et toujours, dans le peloton de tête, le premier Dauphin du King revient hanter les nuits de tous finalistes normalement constitués et ça démarre fort : 60 sur 60 enchaîné d'une OB sans réelle difficulté, soit : deux dépasse aux Suites + un Objet légèrement prématuré en sortie de poche. Sur ces deux parties, le Team de Notre Dame a perdu 1,80 point, autant dire quedal, mais ce n'est pas tout... les maniaques de la mise en place auront remarqué "la patte Foucault", ce style si particulier qui annonce une finition hautement soignée, mon dieu... ces positions !!!! Les admiratifs du beau geste en prennent pour leur grade et ce n'est pas fini : - Fuyante 29 (rate son entrée), Valise en prise profonde (mais un brin desserrée), une Garde au ferme avec un retour d'esquive en piqué plein bras (éblouissante de technique) et des cessations en "blocage couché derrière" des plus traumatisantes. L'enchainement par une Défense école en visée pivot, sera bien entendu bouclée d'une excellente Face où l'Esquivator nous sort le grand jeu (dont un pas chassé sur 50 cm aussi incroyable qu'efficace) pour un match de haute volée. Enfin, une recherche à 40 conclue d'une arrêtée classique (à 3 mètres avec en bonus un Malinois qui ne perd jamais des yeux son Maître) viendra signer un vrai parcours de dingue. La démonstration de cette équipe franchit les limites de l'imaginable et au terme de sa prestation, les 387,225 récoltés font presque pâle figure. Quand Patrice Foucault dégaine et tire... ça devient absolument énoooorme !!!!!!!!!!!
Nous avons juste le temps de réanimer quelques spectateurs, qu'un autre "hors-norme" foule le green. Arron pénètre en Leader incontesté et si sa tournée de sélectifs salut un monstre de précision, son parcours de l'an dernier nous avait carrément bluffé. Il débute par un 20/20 de haie, mais loupe son appel à 4,50, puis il repart en trombe pour franchir une palissade au max en ne laissant que 4 points aux sauts. Sauf que 4 pions pour Fabien Souvembrie, c'est 4 de trop, le jeune Ringueur va resserrer les boulons en un plat plus propre que l'argenterie du palais royal. En moins de 15 minutes, le Team Sudiste a remis les compteurs à Z... le mordant peut débuter : - Fuyante - Face (rate son entrée), Garde au Ferme - Défense 30, d'ailleurs la partie technique est outrageusement irréprochable, la preuve : Première passe de Valoche, Arron trouve Manolo bien embêté et prend la décision, sur la seconde il couvre l'objet, puis la vie étant trop courte, il s'élance d'un coup en intérieur. Enfin, sur la troisième, l'HA se voit complètement décontenancé et tente "l'attitude provocante", mais rien à faire. Alors, hormis une passe qui m'a semblé sur le cercle (en plus, l'HA recule sur l'impact), l'ensemble se révèle d'une efficacité implacable, j'attends le verdict et ? 30 annonce les juges, il va falloir un big Jimmy pour lui arracher 5 mètres (en 4 tentatives) à la recherche et des nerfs d'aciers pour concrétiser une saison de folie, no problemo "commandée à 3 mètres" crépite le micro. Certes, du beau, du chaud, du vrai travail d'orfèvre, respect garçon !
BERRY, NOUS JOUE SON OPERA FANTASTIQUE !
A la stupeur générale, nous entamons le dernier tiers temps. Mince, je n'ai pas vu passer la journée et mes collègues non plus... nous faisons un rapide briefing, histoire de recadrer le week-end et à l'heure des comptes, il ne reste que 3 candidats.
Aussitôt dit, voici un Viper surchauffé enquillant un sublime 60 de sauts. Cependant, l'équipe semble bouffée par le trac et le plat va illico s'en ressentir (dont une bulle à l'insu, véritablement étrange à ce niveau), c'est dommage car hormis une impatience quelque peu débordante (et hop la défense et boum la fausse), ce fils de Terry nous propose d'excellentes choses tel : une Valise école à 26,25, une Recherche très soignée 38 (2x1 m) et surtout des bâtons fulgurants.
Dans un registre identique nous trouvons Cleeper également à 60, mais Michel Bosch connaît son affaire et à part une mise en place supplémentaire aux positions complétée d'un zigzag à l'en-avant, le reste demeure à l'image du Francilien. Dans la partie mordante, on frappe carrément dans l'extrême avec d'emblée une Fuyante Keebeerisée, un Panier fin prêt pour le pique-nique (2 x 1,50 puis dessus en resserrage), une Garde au Ferme traditionnelle, une Recherche studieuse (trop, car il y aura une cessation non en prise puis 2m et 4m en fin de parcours... bien vu Jimmy), une bonne défense, une superbe arrêtée et comble de malheur, ce fils de Ximbo anticipe la Face. C'est vraiment pas de bol pour Michel, mais soyez en sûr, il reviendra !
Du reste, les anciens ont la peau dure et c'est toujours avec une certaine émotion que j'attends le come-back de nos légendes d'antan ... et ô surprise : sous un tonnerre d'applaudissements le grand (par la taille et le talent ) Yvon Prigent déboule entouré d'une armada de Pin-Ups et d'un Berry radieux. Son Malinois a l'air tout content d'être parmi nous et ça se voit : 58 aux Sauts (fossé à 4,25), une OB quasi parfaite (0,5 pour un dépasse en laisse), une Fuyante aux taquets et une Garde au Ferme itou (mais avec 2 TAL en promo, normal en période de soldes). Parti dans son élan, le Croco-dog se détend en une alléchante valise (2 x 2 mètres) avant de réitérer par une Face des bois où nous apprécierons particulièrement "le retour d'esquive" (en clair, ça pousse férocement). Le Malinois développe une dynamique plaisante qu'il réceptionne également sur la partie technique. En témoigne une Défense caverneuse (avec un tarde à gauler, suivi d'un décrocher, histoire de se refaire une prise Belge, une fois), une recherche appliquée (0,1,3, 2 eh oui... Jimmy ira jusqu'au bout) comme on les aime et pour finir en beauté : une arrêtée pleine tasse. D'ailleurs "sa prise", c'est ce que l'on note immédiatement chez ce Contes d'Hoffman. Les spécialistes ne se sont pas trompés en applaudissant vigoureusement la prestation d'un athlète rendant hommage à un élevage soucieux de conserver l'esprit rustique du Malinois, merci pour cela Mr Dubois.
Quant à nous, il est temps de ranger le matos, afin d'apprécier une remise de prix qui démarre sous les meilleurs auspices et en attendant la construction de l'édifice... cap sur le bar.
THOR, COLT, ARRON = TIERCE GAGNANT !
Un verre à la main, nous refaisons le match et y a pas photo, la finale 2010 fut d'un "niveau technique" terriblement impressionnante. Nous avons eu des finalistes au delà de nos espérances, quant à leurs équipiers ? Nous touchons le Top du Top, à un point tel que la progression vertigineuse du cheptel Malinois invite à la réflexion. A cela, il faut rajouter la dextérité des trois HA, dont un Laurent Schlernitzauer qui a su sans copier apporter une équivalence de travail et retirer un max de points. Jimmy Vanhove toujours en forme Olympique marquera cette finale d'aisance et surtout de jugeote, car très respectueux de la santé des athlètes, il puisera dans le capital point, sans jamais tenter de trucs inconsidérés comme en témoigne la Garde au Ferme de Arron où, se voyant mangé, il accompagnera le Malinois dans un amorti de haute volée. Enfin, Stef Bottaro et bien c'est Stef quoi... autrement dit, la classe pure ! Je pense que nos Finalistes seront sensibles à mes propos, car ils savent qu'avec ce type d'HA toujours respectueux du chien et très lucide, que dis-je, concerné par l'évolution d'une race, d'une discipline et de l'excellence sélective : leurs équipiers seront certes départagés avec le souci du détail, mais jamais plus haut qu'le bord et ça c'est important.
Le French-Ring aujourd'hui survole l'ensemble des programmes et pour taper ce niveau, il y a "un gros travail de club" en amont. Aussi, il est vital de bien recevoir nos finalistes, mais pas seulement. Il est capital que les amoureux, les barjos, les vrais cynos, ceux que l'on nomme dans notre jargon "les mordus du mordant" reçoivent également une structure digne de ce nom. Proposer une coupe de France où les Fans seront bien, ce n'est que faire preuve de respect. Je rappelle à nos organisateurs, aux têtes pensantes et autres délégués, que certains et certaines d'entre nous se privent d'une semaine de vacances pour aller à la Finale et sans spectateurs, que deviennent nos finalistes ? Comme le disait Jean-Jacques : "la Finale c'est la fête du chien, le carrefour des copains, des buvettes abordables et un spectacle qui reste gravé à vie". Ceci dit : que le meilleur gagne et force de reconnaître qu'au regard des deux podiums, nous avons été servi !
Cette finale est dédiée à la mémoire de V'Usher du Creux Tatcher.
Photos Roger Guebel. Texte JM Vedrenne.
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