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   LA SAGA 5 sur 5 !

 

Cher(e)s ami(e)s,
Un grand Merci, vous avez été nombreux et nombreuses à lire la saga 4 et vos lettres d’encouragements m’ont réchauffé le cœur. En effet, tandis que je stagnais aux fins fonds de mon Berry frigorifié, je prenais conscience de la fidélité, que dis-je de l’admiration que vous portez au Malinois ! Je me demande d’ailleurs, si une race ou une variété a autant passionné les foules ?  Certes le masqué est adulé, vénéré, chéri, porté aux cieux et ma foi… tout cela est bien logique, vu le potentiel de la bête. Nous pourrions en débattre des heures, mais mieux encore, j’en apporte la preuve !
Cette histoire véridique est arrivée dans une base secrète où certains cynophiles se prennent pour des énarques (et cela sans être des flèches)... Ils se réunissent afin de délibérer quels projets du style " CSAU " ou Monitorat niveau 1 pour les crétins, niveau 2 pour les teigneux, voire quel type de licence encore plus chiante pourraient-ils inventer, histoire de nous compresser le plan épargne à la presse hydraulique. Enfin bref, cette caste occulte se met en 4 pour moutonniser les utilisateurs susceptibles de réfléchir au-delà de leur compte en banque ! En ce jour, un journaliste intrépide réussira à filmer une assemblée. En voici son histoire :

Un représentant d’obéissance Norvégien, un haut dignitaire du Mondioring Suisse, un organisateur de SchutzHund Teuton et un caïd de l’Agility Britannique se vantent devant un fonctionnaire Frenchie (pratiquant assidûment le Ring) d’avoir le meilleur chien du Monde !
Pour le démontrer, l’homme des Fjords appelle sa femelle « racine couché carré ». Vas-y montre nous tes talents ! La femelle trotte jusqu’aux cônes, puis pénètre dans le carré et d’un coup se met à dessiner un cercle et un triangle. Les mecs sont épatés, mais visiblement pas assez pour un possédé du coucou à neutron ! L’helvète dit à son tour, ouais pas mal… Mais regardez le mien. Il s’appelle « Calcul sur le Cul », allez mon garçon au boulot. Le toutou se lève, monte sur la table, s’empare d’une boite de biscuits, en déballe son contenu et range à droite les madeleines à gauche les chocos. Nos spécialistes applaudissent. Pourtant, le champion Allemand se lève et proclame « Passons maintenant aux choses sérieuses ». Il indique d’un geste la remise, d’un bond son magnifique BA traverse le hangar, ouvre la porte d’un placard, récupère une bouteille de schnaps, la pose, fait demi-tour, attrape un tout petit verre et verse ¾ du précieux liquide sans en reverser la moindre goutte. Les gaillards sont stupéfaits, seul l’Anglais garde son éternel flegme en  marmonnant un truc à l’oreille de son setter. Il se tourne vers les invités en psalmodiant un « n’hésite pas, impressionne-les » ! Le jeune chien s’empare du tabouret et s’installe devant l’ordinateur. Il fait démarrer un jeu, lance un Email tout en tapant un texte. La vache… les mecs n’en reviennent pas et nos protagonistes se tournent alors vers le Français.
Le fonctionnaire ne se démonte pas et siffle son Ringueur. Celui-ci part aussitôt manger les biscuits, boit le Schnaps en trouvant le moyen d’effacer les programmes de l’ordinateur. Puis nique sauvagement la chienne nordiste, prétendra s’être fait mal au dos en le faisant, remplira un formulaire d’accident du travail et prendra un congé maladie d’au moins 6 mois. Y a pas photo, nous savons maintenant qui c’est le Boss…

A LA SAGA 5.... ON TRINQUE !

FlapVous l’aurez compris, le fameux Kiki était un Malinois et d’origine Flap pour être précis. Ceci a son importance car, que de légendes ont circulé sur ce label. Trop intelligent crient les uns, c’est le type même de chien qui va tout mettre en œuvre pour te faire croire qu’il n’est pas capable afin que tu lui foutes la paix. Trop nerveux disent les autres, si tu le taquines, il répond avant même que tu en aies eu l’idée ou pire, sur certains poils courts on note un caractère aigri, voire agressif. Enfin bref, il ne fallait pas les emmerder… Alors, quand on évoque un courant de sang… Il faut l’analyser, le développer et savoir le pourquoi du comment. Deux hommes vont faire la gloire de cette lignée, je citerais en prem’s Léon Destailleur qui a bien connu l’animal ! Ne tarissant pas d’éloges sur Flap, il va déblayer le terrain tout en construisant une chape solide. Pour cela, il mixera les sangs Flap avec les furieux Van de Molenbeek, le cocktail s’avérera explosif et quelques « monstros » vont sortir du lot ! Le second cynophile à se pencher sur son cas, n’est autre que Mr Charbonnel. Il sera peut être même l’un des rares à manier ses lignes entres elles…Beaucoup ont parlé sur les origines Flap, des termes comme « électrique », « hyper nerveux », voire « pas cool » ont circulé sous le manteau. Sauf que les petits veinards comme Bibi qui ont eu la chance d’en posséder « un », vont nous disséquer l’oiseau en long, en large et en travers. Alors fallait-il oui ou non resserrer les boulons ? Fallait-il absolument tout concentrer sur Flap ? Ouvrir en combinaison Rusky-Flap, utiliser Rusky seulement en apport ? Importer un nouveau sang ?  Afin d’élucider ce mystère, repartons dans ma navette spéciale directement en 1977.
Les origines s’affinent et nous « commençons » juste à distinguer les lignes de sang. En effet,  sur 26 joyeux concurrents (chien blanc inclus), on note 14 Malinois, 1Blackos, 9 BA et 2 Boubous. C’est Ralph du Mouscronnais qui ouvre le bal et là encore, nous trouvons le schéma classique, mais tellement efficace par Mulot (Ginou / Hada) hors Nerveuse (Gary Van de Molenbeek / Golda). Cette compression Mouscronnaise mixe les vieux sangs Ginou – Agfo – Xenio – Rachid de la Fraternité (des 2 côtés) et naturellement l’indéboulonnable Snap Van de Molenbeek. Naturellement et je dirais presque logiquement, Sirol n’est jamais loin, pourtant quelques descendants de Nerk Van de Grensstraat arrivent plein pot ! Je pense à Unic de Ventadour qui « loin de l’être » fera bien évidemment partie de la LEGENDE.

LA SAGA 5, FAIT PETER LE ZINK

Il était une fois deux élevages fortement réputés. Le premier n’avait plus rien à prouver, ses Malinois décimaient systématiquement les plaines arides de nos rings ancestraux, allant même jusqu’à déloger les BA de nos vertes campagnes ! Les dés sont jetés, nos Attila du Plat Pays n’ont de cesse que de conquérir des terrains tout type sous nos regards terrifiés par tant d’insistance ! Quand au second, il allie style, force et élégance. Nettement plus porté sur l’aspect élitiste du poil court, il n’en gardait pas moins leur coté ultime. N’oublions pas que nous sommes dans l’époque «  Chien de défense et de police » et cela n’est pas à prendre par-dessus la jambe et cela même en contre pivot vu qu’en 77 après JC, ça n’existait pas, heu… les pivots ! Vous suivez ? Tout cela pour dire que nos kikis n’étaient pas bien finauds, il ne fallait pas leur baver sur les rouleaux, sinon gare aux bobos ! Il n’était pas rare de croiser les bestiaux en muselière aux abords des terrains, voire en ballade. Nous étions loin de l’appellation Sport Canin, car ici « efficacité » restait le maître mot.
Unic, Tsar de Ventadour, Urf du Mas des Lavandes et Vidoc du Boscaille vont se la donner top chantmé contre une paire de BA et de Boubous survoltés. Dans le lot nous trouvons Igrec, qui selon mes sources était l’alter ego (au niveau pelage, naaan je déconne) d’un certain Xjelaba. Le Kiki de Mr Sarthe envoie le bois d’érable et donne bien du fil à retordre à nos vaillants masqués. Iack du Mas des Lavandes Néanmoins, Quacha pénètre à grand coup de boutoir le peloton constitué de Iack du Mas des Lavandes à Mr Laurier (oui oui le papa de Rolf de la Page Blanche), la lice extra terrestre Utha de Ventadour, le fameux Vizir de Chriskarol, le champion sortant Jonny du Comte de Ribeaupierre et le diocèse de la patate Vico de Turenfels. Oh le beau plateau que voilà, s’écrie un fan de radio nostalgie !!!! Un peu mon neveu, car Vass du Faubourg des Postes vient justement de placarder HA et succès en quinconce. Dans cette tourmente tourbillonnante, n’oublions pas le cosmique Tabou qui d’un coup de vent je t’enrhume ne sera dépassé que par Vix d’Echalon, un furieux BA qui nous a mis (il est vital de le reconnaître) une pastille ! Et le podium me direz-vous ? J’y viens, mais avant de nous singulariser avec les graveurs de menhir, prenons la température (pose moi ce menhir malheureux) d’une finale somme toute pas évidente. Le jury est composé de Mrs Pilot, Rolland, Bertin et Caillaud en suppléant. Les Apaches sont Mrs Bernard, Piekaerek et Euzas, oui c’est une bien belle équipe. Alors et afin de suivre le dicton « plus tu tapes et plus j’enclume », il me fallait consulter un spécialiste de la forge. 3615 code Roro et hop !

Allo Tonton… Tu te souviens du 25 et 26 juin 77 ?
Bonjour à toutes et à tous. Alors oui, très beau souvenir, c’était à Saint Dié. Cette finale déployait un bon niveau, le travail faisant foi de sélection, j’allais découvrir 2 chiens d’exception : Vass du Faubourg des Postes et Vizir du Chriskarol. Si le premier est la star absolue de tout un peuple (rires), le second va même s’offrir le luxe de battre le champion de l’époque en expo. Je me rappelle que Vizir décrochera le CACS à Lille devant Inox du Mas des Lavandes, c’est dire !

On parle souvent de ce type de Malinois bon et beau, mais en fait et cela afin d’avoir ta version (car j’en ai eu une moi aussi), comment étaient-ils ?
Pour simplifier, je dirais très joueurs, nerveux et rapides : le reflet d’une époque (rires).

    Nerk Van Den Greenstraat
  Quacha du Mouscronnais Pousca du Mouscronnais

Vizir

   
  Tisza de Ventadour Nerck Van de Greenstraat
    Orane de Ventadour

Voilà une superbe entrée en matière, mais je dois te féliciter, car que de compliments sur la saga 4. Les fans ont été particulièrement réceptifs à tes explications. Autant les plus jeunes furent intéressés par la carrière de Othar, autant les chevronnés ont été séduits par le côté belge. C’est plutôt cool, pas la moindre lettre anonyme et même pas une chtite chouette clouée sur ma porte… Au contraire des mails de différents pays et beaucoup de « super » et de « bravo les gars », alors heureux ?

Oui vraiment, ce fut très agréable de participer à l’aventure. Tout d’abord aucun de mes propos ne fut déformé et puis, c’est toujours un immense plaisir d’évoquer le passé. L’ascension du Malinois est une affaire passionnante et tant mieux si cela intéresse un maximum de cynophiles.

Est-ce que tu es d’accord avec la légende : Mouscronnais + Ventadour =
               Noaillerie, Fontaine du Buis, Domaine du Caméléon et Vulcain ?
Plus ou moins ! Pour moi, le sang de Quacha fut très important ok… Mais en base directe, j’avais Udine du Mouscronnais (Osteo de la Croix Barbe et Quinine sœur de Quacha) et Joyce du Plessis aux Tournelles. Nous avions, Michel Beyer et moi, acheté Joyce et Joséphine à Marcel Bacon. Ce Monsieur avait d’ailleurs un Beauceron qui épatera fortement Léon Destailleur. Il se nommait Oural !

    Rusky
  Urgo Sussy de Turenfels

Joyce & Joséphine

   
  Udine du Mouscronnais Ostéo de la Croix Barbe
    Quinine du Mouscronnais

Associer le Mouscronnais au Ventadour fut le déclencheur d’une nouvelle vision de l’élevage. Une pareille idée ne pouvait surgir que du cerveau d’André Noël ?
Oui, mais pas seulement. Ce fut un mixage d’idées (rires). Mr Poix, l’éleveur du Bois d’Emblise ainsi que Léon, n’hésitaient pas à expliquer les bases essentielles des lignées travail à Mr Charbonnel. Mr Poix était un grand adepte du kennel et je me rappelle que c’était lui qui m’avait briffé sur les origines de Rusky et de Flap. Il m’expliqua longuement la similitude et qu’au bout du compte en « développement » de courant de sang, les deux pôles se rejoignaient !

Quel regard avais-tu sur les Malinois de l’époque ?
A cette époque et contrairement au sang actuel, il n’y avait pour ainsi dire aucun brassage. Nous étions Flap-Rusky pour le meilleur et pour le pire (rires). Une chose est certaine : ils étaient supérieurs en type… Ataviquement moins forts, mais très beaux. Aujourd’hui, nous récoltons un grand Malinois, car en matière de construction caractérielle et de fortification de lignée, l’apport NVBK fut indéniable ! Les seuls éleveurs qui vont continuer sur les sangs de base et donc conserver le type de l’époque, sont les gens de conformité au standard. Leopar, Léobaro, Qu’Rack, etc… en était un fleuron des plus appréciables.

En terme d’atavisme pur, nous étions au balbutiement du French Ring et pourtant, quelques valeurs sûres pointaient déjà leurs museaux noirs. Comment expliques-tu cela ?
C’est très simple, la sélection du kennel étant proche de notre Ring, l’adaptabilité fut immédiate.

Ce n’est que plus tard alors ? (rires)
Très légèrement, car nous avons bénéficié d’éleveurs visionnaires. André par exemple, qui jusqu’à cette époque se contentait de garder une chienne typée, va rapidement s’investir dans la complémentarité de recherche. Il va toujours garder une chienne qui l’intéresse, mais en lui demandant d’extérioriser des qualités propre à reproduire. Voila pourquoi sa quête d’aventure sur les différentes nations fut profitable pour tous, et surtout décisive dans la fixation générale.

Et pourquoi cela ?
Parce qu’à la base, nos souches étaient quasi identiques « et » dans leur comportement « et » dans leur type. Nous pouvons presque dire qu’André Noël est l’inventeur des chiens d’apport sur lignée d’appui (rires).

Junker de la Fontaine du BuisElle fait du bien, cette bonne humeur de Tonton Roro. Si seulement les profs pouvaient enseigner avec autant de passion, de clin d’œil et d’humour, on n’aurait que des Enarques en fin d’études ! Hola pas de blague… et tiens, ça me fait penser qu’à l’époque nous découvrons que Qu’Rack dit Juan du Bois d’Emblise est un fils de Leobaro hors Nota Van’t Hofstedeken, à la tienne ! Et que Nerck Van Den Greenstraat à tes souhaits, est un fils de Flap / Kaschia. Malgré tout, en cette fin de Coupe de France Septante sept… Snif ! nous avons été battus par Satan des Sablettes. Mais l’honneur est sauf : Vice champion grâce à Junker et médaille en peau de babouche par Xjelaba, avouez que c’est sport quand même ?

Pointage officiel : 384, 05 pour Satan - 381,35 pour Juju et 372,10 pour Duduc. Voyons le Livre des Origines Fantastiques de Junker de la Fontaine du Buis.

    Leobaro
( Flap / Gaillarde)
  Qu’Rack du Bois d’Emblise dit Juan Van’T Hofstedeken
( Dyon / Gaby Van’T Hofstedeken)

 Juju

   
  Vega de Ventadour Quacha du Mouscronnais
   

Orane de Ventadour
( Leopar / Kastie de Lassa)

UNE SAGA DE 5 A 5 !

Boudiou de barrage en bois d’Emblise de manchette sous le bec, on vient de se prendre une taule en Ring. Fichtre diantre, il faut absolument remettre les compteurs à Z ! C’est Poitiers qui apportera le salut de tout un peuple en déconfiture, snif !… (t'en fais pas un peu trop là ?). Si et c’est exprès, car le titre a échappé au Malin qui trouva pour le contrer, un diable de Satan. Bon sang, mais c’est bien sûr disait le commissaire les fesses, il nous fallait un exorciste… Le père François allait évangéliser les forêts poitevines, ouf ! L’honneur est e8ncore sauf… En ce temps de grâce du 18 octobre 1977, 12 valeureux chevaliers se sélectionnèrent pour une revanche martiale dans le petit matin brumeux. Une horde de BA déchaînés soit 10 en tout (et pas des nains, tu peux me croire) seront estourbis par deux seigneurs des alpages ! Mr Lelevier et ses deux fidèles compagnons feront mieux que bien, en ce week-end héroïque, ils passeront carrément à la postérité. Xjelaba dit Duc, sera adoubé et Tzar comme son nom l’indique sera sacré empereur d’une nouvelle ère de masqués. Six ans après Nelko du Mas des Lavandes, Tzar de Ventadour récupère le titre de Champion de France de travail pratique en Campagne. Naturellement qui dit Tzar, dit Ventadour. Affixe en référence au fameux château situé en Corrèze et là, Bibi y connaît un peu quand même. Et pourquoi cela ? me lance un Châtelain au sang bleu. C’est que je suis né dans le quartier… heu, à une volée de flèche de la forteresse enchantée. Hou la, voici une bien étrange coïncidence et pour un gars qui ne croit pas aux coïncidences... Ouille ! J’ai donc mené mon enquête et force de constater : RE-Bon sang de retour d’esquive pleine bourre en contre pivot, moi qui suis un Pec de la cambrousse, j’allais me retrouver incarcéré en banlieue et au beau milieu du triangle des bermudas maudits en plus !!! C’est clair, qu’en ces temps anciens, on dénote un noyau dur de cynos (tous types) à Nanterre, c’était donc écrit… Cher(e)s ami(e)s le karma existe, je l’ai rencontré. Tout cela était limpide et le jour où je prenais la direction du service militaire en tant que Maître Chien et comme par hasard « tous mes potes avaient un BA », sauf moi. Certes, je n’ai plus lutté au contraire, je me suis lancé à corps perdu et genoux aussi (1er test au costume super sympa). J’entendais parler de Malinois Hollandais, Belge etc… Jusqu’aux fameuses lignées Flap. Ce n’est que plus tard, que j’accrochais enfin quelques noms, Tzar, Teddy, Rubis, Sam, Jams, Orane. Je scrutais ces photographies jalousement, j’enviais l’homme qui avait produit de tels chiens. Ils étaient là devant moi, le corps ciselé comme des athlètes, la démarche altière et le masque fier. On m’expliqua alors, qu’un illustre cynophile répondant au nom d’Alexandre Charbonnel était le fameux éleveur de Ventadour. Il était au dire de beaucoup, rigoureux, amoureux du détail et très précis dans toutes ses actions. Quelques adeptes ont eu l’immense privilège de connaître ses secrets. Madame Bernadette Auriant fut l’une de ses élèves, elle va rapidement obtenir des résultats étourdissants. Ses Malinois arrivent classés sur tous les tableaux avec l’étonnante faculté de travailler dans n’importe quelle situation tout en remportant des prix de beauté. A-t-elle suivi à la lettre, les conseils du Maître ? Elle nous raconte :  

Chère amie : Vous êtes la première éleveuse de « poil court » à avoir inscrit votre affixe au titre de champion de France en utilisation Ring et Campagne. Avec le recul, qu’est-ce que ça fait d’avoir son affixe cité comme référence ?
C’est gentil de le rappeler car beaucoup parmi les nouveaux amateurs de Bergers Belges associent mon affixe à « la beauté » mais ignorent souvent que mon premier champion a été un champion de travail et j’en suis fière.

Comment tout a commencé ?
Dès mon plus jeune âge, tout de suite après la guerre, mes parents ont acheté une malinoise chez une voisine qui faisait un peu d’élevage avec des malinois « sans papiers ». Par la suite il y eut toujours deux malinois à la maison, qui étaient de bons compagnons gardiens mais sans origines connues donc pas question d’élevage. En visitant l’exposition canine du salon de l’Agriculture dans les années 60, j’ai eu envie d’avoir une malinoise avec pedigree. Ce fut le plus beau cadeau que ma grand’mère ait pu me faire en m’offrant LASSIE DU VAL D’ORGE. Dès lors, je fus prise dans l’engrenage de la cynophilie : adhésion au C.F.C.B.B., participation aux expositions canines, inscription dans un club de travail.

Pourquoi se lancer dans l’élevage ?
J’ai toujours aimé élever, adolescente j’ai élevé des canaris. LASSIE fit une petite carrière d’exposition, obtenant plusieurs excellents classés, une RCAC et 2 CAC notamment celui de la Spéciale d’Elevage, comme on disait à l’époque, en 1966 où elle devint lice recommandée après avoir obtenu 20/20 au test de caractère tel qu’il se passait alors. Elle était en effet dotée d’un très fort caractère. Lorsque je suis allée la chercher chez l’éleveuse qui l’avait eue en prix de saillie mais qui ne voulait pas la garder à cause de ses oreilles longuettes … à l’âge de 4 mois, donc sans dressage aucun, elle ne me laissa pas approcher du berceau de l’enfant de la maison. L’ayant ramenée par le train, personne ne put s’asseoir à côté de moi dans le wagon, j’avais un garde du corps … Je recherchais un « beau » chien mais surtout avec du caractère, j’étais bien tombée ! A l’âge de 2 ans LASSIE fut saillie me donnant 12 chiots … Il n’était pas raisonnable de garder une nichée aussi nombreuse, je travaillais, donc impossible d’aider la mère, il en fut conservé 6 dont le fameux NELKO.

Quels sont les souvenirs marquants de cette époque ?
Le souvenir le plus marquant pour moi fut l’annonce que me fit un Marcel RACQUE tout sourire, lors de la Spéciale d’Elevage 1969, « Félicitations, vous avez produit un champion de France de travail en ring ! ». Ce fut une belle surprise car j’avais perdu de vue ma première production. J’ai aussitôt pris contact avec M. Haest, conducteur de Nelko et par la suite je suis allée souvent en supporter dans les concours dans les années 70.

La guerre acharnée Malinois contre BA se devait d’être redoutable, les utilisateurs convaincus par le Malinois devaient chercher la perle rare ?
C’est vrai que tous les champions de France en ring étaient des Bergers Allemands dans les années 50 et 60. A partir des années 70 tout a changé avec le malinois ! La lignée de LASSIE ne fut pas poursuivie après deux nichées pour raison familiale (elle demeura chez mes parents en région parisienne lorsque je me suis mariée et partie en province). C’est RANIE DE VENTADOUR qui prit le relais. Une lice remarquable, supérieure en type à LASSIE mais avec le même potentiel caractériel. Elle stupéfia un juge de travail M. Rigolet qui voulut la tester au mordant alors qu’elle n’avait jamais vu un costume. Il me réserva tous les mâles de sa première nichée (avec un très bel étalon de travail belge Nerk Van de Greenstratt qui m’avait été recommandé par M. Charbonnel). Hélas, M. Rigolet disparut subitement alors que la première portée de Ranie était en cours d’élevage. C’est alors que Michel Picaut, au courant de cette réservation me demanda si je voulais bien lui confier les trois mâles dont le meilleur fut incontestablement THAIS (RCAC-RCACIB et Ring 3).

Des affixes comme le Mouscronnais ou le Boscaille proposaient des Malinois réputés difficiles, néanmoins votre choix s’est tourné vers le Ventadour. Pourquoi ?
Parce que je  voulais préserver le type du malinois, allier le beau et le bon (vaste programme …)

M. Charbonnel était aux dires de certains « quasi inflexible ». Vous qui l’avez bien connu, cette réputation est-elle fondée ?
Je dois beaucoup à M. Charbonnel. Peu d’éleveurs dévoilent leurs secrets d’élevage. J’ai beaucoup appris de lui, moi qui n’étais encore qu’une débutante et j’ai toujours voulu à mon tour aider de mon mieux les jeunes éleveurs, ne cachant rien des qualités et des défauts rencontrés dans mon propre élevage. Certes M. Charbonnel n’était pas d’un caractère facile mais il fallait passer là-dessus et ne retenir que ses qualités de sélectionneur.

Quelles étaient les premières qualités d’un (ou une) Malinois issu de l’élevage de Ventadour ?
Le type très près du standard (petites oreilles triangulaires, masque frappé, corps court). En ce qui concerne le caractère, il avouait lui-même que Ranie était meilleure que sa mère ou que sa sœur qu’il avait à son élevage. A cette époque il était difficile d’avoir une bonne stabilité de caractère. Si les chiens étaient placés chez des connaisseurs, on arrivait à canaliser l’agressivité sous-jacente par le travail mais pour le particulier certains sujets étaient difficiles.

De nombreux experts affirment que sans le Ventadour, de nombreux élevages n’existeraient pas. A votre avis ?
Après la guerre c’est sans aucun doute l’élevage qui a valorisé le malinois en France. Beaucoup d’éleveurs des années 70 ont démarré avec un Ventadour.

La politique d’élevage de M. Charbonnel si minutieuse fut suivie par d’autres, dont vous-même qui passez pour une personne très pointilleuse ?
Je me suis toujours considérée comme la continuité de la lignée Ventadour, avec le même souci de la perfection (pour autant qu’elle soit possible dans ce domaine !). J’ai gardé la même façon de choisir mes alliances en mettant sur la table le pedigree des deux partenaires envisagés. Je n’ai pratiqué la consanguinité que sur des sujets très sûrs en morphologie mais aussi en santé et en caractère.

Vous avez des Mas des Lavandes dans pratiquement toutes les disciplines. Pensez-vous que la grande force du Malinois soit dans la polyvalence ?
C’est certain et c’est ce qui me plait dans le malinois.

D’ailleurs, vous avez assisté à l’avènement de l’ensemble des programmes d’utilisation. Aujourd’hui vous êtes satisfaite du parcours emprunté par le Malinois ?
Bien sûr, on le retrouve dans toutes les disciplines et c’est un vrai plaisir pour moi, il s’adapte à tout.

Quel regard avez-vous sur les jeunes éleveurs ?
J’aimerais que les éleveurs ne perdent pas de vue qu’il faut préserver un certain type dans les lignées d’utilisation et que les amateurs de lignées conformité au standard soient très rigoureux sur le tempérament. Un chien c’est un tout. Le beau et le bon restent possibles même s’il faut plus mettre l’accent sur l’un ou sur l’autre selon que l’on s’intéresse à l’une ou l’autre des sélections. Je ne supporte pas un chien de travail hors type pas plus qu’un « beau » chien qui manque de tempérament.

La réunification des amateurs du Berger Belge sous sa forme globale n’est plus un rêve. Beaucoup militent dans le même sens et pour vous qui êtes à la base de ce travail difficile, cela doit procurer beaucoup de satisfaction ?
J’ai beaucoup travaillé avec Renée Demillier (vice-présidente du C.F.C.B.B. puis secrétaire générale sous la présidence du Dr Surget) à rassembler au sein du club les amateurs d’expositions et les utilisateurs. Nous avons beaucoup appris de Raoul Belet en ce qui concerne le caractère du berger belge et nous avons convaincu le président de l’époque d’accepter une commission d’utilisation au sein du club pour gérer certes les disciplines sportives mais aussi le test de comportement pour les chiens issus de la conformité au standard. Ainsi, c’est Daniel Debonduwe sous l’œil d’André Noël qui a mis au point le TAN tel qu’il se pratique encore de nos jours. C’est sous ma présidence que la Nationale d’Elevage a accueilli sur le même emplacement les Grands Prix de Travail. Tout ce travail accompli au sein du Club pour la prospérité de la race est une de mes grandes satisfactions et tant que je le pourrais, je veillerai ainsi à rassembler la grande famille du berger belge. Je trouve dommage que certains clubs aient créé des amicales travail à côté de leur club de race.

Vous qui avait été présidente du CFCBB pendant de longues années et toujours jusqu’à aujourd’hui une ardente passionnée de notre variété, comment expliquez-vous le succès du Malinois ?
Les éleveurs de malinois au fil du temps et malgré l’évolution du standard,  n’ont jamais perdu de vue qu’il fallait préserver le caractère exceptionnel de ce chien à qui l’on peut tout demander. J’ai connu une de mes femelles malinoises dont le maître était mal-voyant se comporter comme un chien guide formé spécialement à cette tâche alors qu’elle n’était que le chien de la famille.

Enfin que souhaitez-vous aux générations futures ?
Qu’ils n’oublient pas le travail que les éleveurs qui ont marqué la race ont fait avant eux et qu’ils le perpétuent avec autant de passion, d’amour du chien et de désintéressement pécuniaire.

LA SAGA 5, C’EST POUR LES PUNKS !

Désintéressement pécuniaire, nous y voilà. Tandis que la DS21 devient une pièce de collec, nous disons adieux à la R16, aux pattes d’Ef et autre Peace and Love à la fraise. La société est en mutation et voilà que les Sex Pistols et autre Clash vocifèrent des No future ! Nous allions vivre une fin de décennie complètement dingue. Naturellement dans ce chamboulement idéologique nos Concours encore appelés « Chien de défense et de Police » commencent à prendre un côté very sportif !
Les rencontres s’étalent sur le territoire Français, nous comptons de plus en plus d’adeptes et qui dit aficionados – dit disciplines. Si la Saga est surtout axée sur des programmes de tête (car très pratiqué), il ne faut pas oublier que le pistage et le RCI font également partie de la fête. Un petit récapitulatif chez les forçats de la truffe au sol s’impose donc.
Tout commença à Lyon en 1960. Magnifique victoire de Duc un BA appartenant à M. Couzier, grand ami d’André Noël, puis enchaînement avec Chartre et Orléans avec 2 titres pour Flic des Aravis. Ce Groenendael de la région du Sud Est se voit magnifiquement conduit par Mr Bouteloup. S’en suit, une écrasante victoire des Bergers Allemands, voici un récapitulatif sous forme de tableau qui reflète 20 de Pistage !

Naturellement, nous trouvons ça et là, sur notre territoire Français quelques phénomènes hors norme. Un exemple des plus concret déboule en 1978. En effet, sur 15 concurrents exclusivement BA, le Malinois de François Lelevier viendra jouer les troubles fêtes. Tzar est une star et ça piste aux étoiles ! Allez hop : Ring, Campagne, Pistage tout y passe… Pourtant Dijon était loin d’une ballade de santé, d’ailleurs la presse spécialisée s’était penchée sur l’événement. La revue reine de l’époque « LE BERGER ALLEMAND » aujourd’hui connu sous le nom de SANS LAISSE expliquait que ce fut le rapport d’objet C, cité en « épreuve guillotine (ça tranchait sec au journal) » qui fut à l’origine des contre-performances. Oh, surprise ! Tzar tape un bon 92 et rajouté au 97 de piste froide, le voilà grimpant dans les hautes sphères… Il se classera 4ème derrière 3 ténors de la discipline, Mrs Arguel, Bleuse et Ouvrard. On note également une réussite totale de Sainte Geneviève des Bois, Club leader de la SCIF et cela en tous programmes. De ce fait, nous reviendrons sur quelques passages « obligatoires » et relatifs au pistage dans la vie du Malinois, car un Masqué - ça sait Pister !


Notons qu’à titre informatif en Belgique, les Malinois pistent depuis belle lurette ! Mais, ce qui nous préoccupe dans l’immédiat, s’avère les résultats fraîchement tombés du championnat NVBK. Un gros match s’instaure entre l’athlète de Mr Helsen et celui de Mr Rogge. Souvenez-vous, Grobber arrache le titre 75, puis B’Rocky celui de 76, enfin Grobber récupère la timbale 77, pour laisser sa place en 78 à B’Rocky…

Confrontation percutante pour 2 Malinois d’exception et peut-être plus ? Ce suspense gagnera t-il la St Hubert ou la France ?
Comment les nations réputées en dressage, vont-elles appréhender le Malinois sur l’entrée en 1980. Cette période, qui je le rappelle sera déterminante dans son ascension et enfin : Comment les éleveurs Français vont fortifier l’avenir ?

C’est ce que nous découvrirons très prochainement dans la saga 6 !

JM Vedrenne
Un grand merci à Mme Auriant, A.Dupont, L.Sambugaro, C.Laurier et à notre génialissime Rolland Thibaut.

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